79, rue Alexandre Dumas.
Cette église a été édifiée entre 1933 et 1937 à la demande du cardinal Verdier archevêque de Paris. Ce dernier qui voulait implanter des églises dans les quartiers ouvriers, créa les "Chantiers du Cardinal". Cette institution perdure encore à ce jour.
L'aspect extérieur de Saint Jean Bosco n'est pas engageant. Construite par l'architecte d'origine roumaine Dumitru Rotter (1878-1937), de style art-déco, elle est en béton armé et inspirée de l'oeuvre d'Auguste Perret (1874-1954).
On y accède par un court escalier qui mène à un perron où se trouve une statue du saint patron de l'église par Georges Serraz (1883-1964).
Jean Bosco (1815-1888) était un prêtre italien qui a consacré sa vie à l'éducation des jeunes pauvres et a fondé la congrégation des Salésiens (le mot Salésien venant de Saint François de Sales). Il a été canonisé en 1934.
Quand on pénètre dans l'église, l'austérité extérieure disparaît surtout quand la lumière du soleil réveille les couleurs des très beaux vitraux. La nef aux murs légèrement inclinés avec ses arc-boutants bien marqués procure une impression de protection.
De part et d'autre de la porte d'entrée se trouvent deux statues représentant Saint Antoine de Padoue et Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, dues à Georges Serraz et Yvonne Parvillée.
Les décors ont tous été dessinés et parfois réalisés par l'atelier Mauméjean Frères. Dans la famille Mauméjean on est maître verrier, céramiste et peintre de talent de père en fils.
Le baptistère est orné d'une mosaïque représentant la vie de Saint Jean Baptiste par Charles Mauméjean (1888-1957) et pourvu d'une cuve baptismale portant une céramique. La grille qui le ferme est décorée de cabochons de céramique. C'est une oeuvre du ferronnier d'art Paul Kiss (1895-1962).
Les transepts accueillent chacun un autel, l'un dédié à Jean Bosco, l'autre à la Vierge sous le vocable de Marie Auxiliatrice. Il reçoivent des retables de mosaïque très ornés. Celui de Jean Bosco montre le cardinal Verdier présentant le saint patron de l'église. De l'autre côté, la Vierge est présentée dans ses interventions apportant la victoire sur les Ottomans en 1571 à Lépante et en 1683 à Vienne. Ils sont surmontés de très beaux vitraux d'Antoine Bessac (1898-?) autre descendant d'une illustre lignée d'artistes verriers.
L'art du vitrail ressuscité avec l'art-nouveau, a continué d'intéresser les artistes du XXe siècle et en particulier ceux de l'art-déco. On a ainsi dans cette église de très belles réalisations qui montrent différents saints. Tels Geneviève, Jeanne d'Arc, ou Thomas le Zélote (représenté avec l'instrument de son supplice : une scie. Toujours ce goût morbide pour les souffrances des martyrs).
Le vitrail le plus spectaculaire est celui du choeur. Il est situé derrière le maître-autel.
Il est d'Antoine Bessac. On remarque la différence de style entre les vitraux réalisés par ce dernier (faits de petites lamelles de verre) et ceux dus à l'atelier Mauméjean plus dépouillés.
Il y a aussi une abondance de fresques murales tant dans le choeur, autour de celui-ci, qu'au plafond.
Elles sont dues aussi à l'atelier Mauméjean.
Autre mobilier remarquable : la chaire également oeuvre des Mauméjean. Elle est en marbre et ornée de mosaïques.
L'orgue provient du facteur Bernard Dargassies en 1991.
Dernière curiosité, ces confessionnaux transformés en vitrines pour exposer des vêtements et objets sacerdotaux. La photo de gauche montre une bannière portant l'inscription "Patronage Sainte Anne". C'est en effet l'institution qui se trouvait à l'endroit où on a construit l'église.
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