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jeudi 1 novembre 2018

ORATOIRE DU LOUVRE - Ier arrondissement.

Cette église encadrée par les rues Saint-Honoré, de Rivoli, Marengo et de l'Oratoire, date du XVIIe siècle.
C'est sous la régence de Marie de Médicis, veuve d'Henri IV, qu'a été créée la Congrégation de l'Oratoire de Jésus-Christ. Elle installe une chapelle en face du Louvre à l'emplacement d'un hôtel cédé par la duchesse de Guise. Cette chapelle rapidement très fréquentée oblige à construire une église plus grande.
C'est en 1620, que l'architecte Clément Métezeau (1581-1652) prépare les plans du nouveau bâtiment. Il est ensuite remplacé par Jacques Lemercier (1585-1654) qui est aidé par Frémin de Cotte (1591-1666).
Bien que l''église devienne chapelle royale en 1624, des problèmes politiques font que les travaux s'interrompent en 1630. Ce n'est que beaucoup plus tard en 1740 sous la direction de Pierre Caqué (?-1767) que les travaux reprennent. C'est de cette époque que date la façade sur la rue Saint-Honoré.
En revanche le chevet date de la première tranche de construction. C'est dans cette partie que fut élevé un monument dédié à l'amiral Gaspard de Coligny. Pourquoi, ce personnage du XVIe siècle? En 1811, Napoléon Ier attribua l'église au culte protestant. En 1888, pour célébrer la tolérance religieuse retrouvée 100 ans plus tôt, sous la Révolution, on décida de rendre hommage à Coligny, chef des protestants et une des premières victimes du massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572). Le monument est dû au sculpteur valenciennois Gustave Crauk (1827-1905).
              





L'intérieur est très dépouillé (protestantisme oblige) et ne comporte aucune statue. Seule au centre, une colombe symbolisant le Saint-Esprit orne la voûte.
              





On peut aussi remarquer les chapiteaux des colonnes engagées et une fresque au plafond d'une chapelle latérale, représentant Paul de Tarse lors de sa conversion sur le chemin de Damas. On semble en ignorer l'auteur.

Ce qui est surprenant, ce sont les tribunes situées en hauteur qui permettent de dominer la nef (si on n'a pas le vertige) et d'approcher les éléments élevés comme l'orgue ou la voûte.
         
L'abside est occupée au rez-de-chaussée, par une salle ovale qui sert aux réunions. Au dessus se trouve une pièce ronde dont le plafond est formé par une coupole. Ironie de l'histoire, à travers les fenêtres, on aperçoit le clocher de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois d'où est parti le signal qui déclencha le massacre de la Saint-Barthélémy.
        



L'abside vue de l'extérieur surmontée par un lanternon.

mercredi 28 mars 2018

COLONNE VENDÔME - PARIS Ier arrondissement.

Parmi les places importantes de Paris, la place Vendôme est une des plus prestigieuses. Par son harmonie rigoureuse, par son architecture élégante et par les établissements qu'elle héberge, elle est devenue le symbole du luxe.
Sur les conseils de Louvois, c'est Louis XIV qui décide en 1685, de créer cet espace, en remplacement de l'hôtel de Vendôme et d'une partie du couvent des Capucines. Elle devait être appelée place des Conquêtes mais prit finalement le nom de Louis-le-Grand.
      

Jules Hardouin-Mansart (1646-1708) et Germain Boffran (1667-1754) proposent une place rectangulaire de 213 mètres sur 124 mètres à pans coupés; ce qui revient à dire qu'elle est octogonale. Les travaux commencèrent en 1686, mais furent interrompus pour reprendre en 1699. C'est à cette date qu'on installa au centre une statue de Louis XIV. Elle était monumentale puisqu'elle faisait avec le socle 17 mètres de haut. Elle était l'oeuvre de François Girardon (1628-1715) et avait été coulée, parait-il, d'une seule pièce par Jean-Balthasar Keller (1638-1702).
Vint la Révolution, et bien sûr, après l'abolition de la royauté en 1792, le démontage de tous ses symboles. La statue fut fondue et peut-être servit à faire des canons pour les armées de la République. La place devint la place des Piques.
En 1806, Napoléon Ier demanda à ce qu'on érige une colonne de 44 mètres, à la même place revêtue du bronze des 250 canons pris à l'ennemi lors de la bataille d'Austerlitz (2-12-1805). Elle fut surmontée d'une statue de l'Empereur en César par Antoine Chaudet (1763-1810).
En 1814, on descendit l'empereur et on employa le bronze pour la statue d'Henri IV, installée sur le Pont-Neuf. Sur la colonne, on posa une fleur de lis qui y resta jusqu'en 1833. A ce moment, Louis-Philippe Ier voulant flatter les bonapartistes remit une statue de Napoléon, en redingote et petit chapeau. Napoléon III enleva cette statue qui connut quelques vicissitudes avant d'être mise aux Invalides en 1911 (elle y est toujours). Une copie de la statue primitive fut à nouveau réalisée en 1853. C'est encore celle-ci qu'on voit aujourd'hui.

Pour la colonne elle-même, le revêtement de bronze monte au sommet par une spirale ornée de bas-reliefs montrant l'armée en marche. Le socle est aussi revêtu de bronze en bas-reliefs montrant des trophées et équipements militaires multiples et variés. Des aigles en marquent les quatre coins.
        


La porte est surmontée d'une inscription en latin glorifiant l'empereur et ses soldats et qui peut se traduire ainsi:  Napoléon Empereur Auguste a consacré à la gloire de la Grande Armée cette colonne formée de l'airain conquis sur l'ennemi pendant la guerre d'Allemagne, remportée sous son commandement en 1805 en l'espace de trois mois. 
En mai 1871, alors que le gouvernement de la Commune était maître de Paris, Gustave Courbet convainquit les dirigeants de détruire la colonne. Ce fut fait, mais après le retour du gouvernement légal, le peintre fut condamné à reconstruire  la colonne, avec ses propres deniers. Il s'exila en Suisse et mourut en 1877 sans avoir acquitté sa dette.

 Une mention spéciale pour les très belles lanternes placées à trois coins de la place. Elles furent dessinées par Jules Hardouin-Mansart. Elles montrent des "L" entrelacés surmontés d'une couronne et d'un oiseau fabuleux (sphinx?). Il devait y avoir une lanterne pour chacun des quatre coins de la place mais seules trois ont été fabriquées.


vendredi 5 janvier 2018

PLACE DU CHATELET - PARIS - Ier arrondissement.

La place du Chatelet fait la jonction entre le pont au Change et le boulevard de Sébastopol sur l'axe nord-sud qui traverse Paris. Elle doit son nom à une forteresse sinistre qui avait au départ été bâtie par Louis VI le Gros en 1137 à l'emplacement d'un autre bâtiment construit sous Charles le Chauve pour défendre Paris contre les incursions Vikings.

Plus tard Philippe II Auguste agrandit largement cette enceinte,  rendant ce châtelet inutile pour la défense de la ville. Il fut donc dévolu à la prévôté de Paris qui y rendait justice. Il servait aussi de prison dont certains cachots atteignaient l'horreur absolue.
Aujourd'hui, cette forteresse a été démolie depuis 1810 et l'aspect de la place est beaucoup plus riant malgré la circulation automobile bruyante et malodorante.
A gauche, la vue sur la place depuis le quai de l'Horloge. 
A droite, la place vue du quai de la Mégisserie. Au fond, on aperçoit la tour Saint Jacques (voir ici) et au centre, la fontaine.


La fontaine fut édifiée en 1808 pour glorifier les victoires napoléoniennes. Elle est appelée tantôt, fontaine du Palmier (à cause des palmes qui ornent le haut de la colonne) ou fontaine du Chatelet, mais aussi fontaine de la Victoire (pour la statue qui est juchée à son faîte). Elle fut déplacée en 1858 pour ne pas gêner la circulation vers le boulevard de Sébastopol récemment créé. Le socle fut orné à cette occasion de sphinx qui sont en relation avec la mode qui régnait à l'époque de sa création. Sur la colonne, sont inscrits dès l'origine, les noms de plusieurs victoires telles Ulm, Marengo, Pyramides, etc.. Les statues au pied de la colonne représentent la Vigilance, la Force, la Justice et la Prudence.
La fontaine est due à l'ingénieur François-Jean Bralle (1750-1831) et les sculptures à Simon-Louis Boizot (1743-1809).
    






Au sommet, on peut voir la statue de la Victoire due au même sculpteur Simon-Louis Boizot.






En 1862, furent construits les deux théâtres qui complètent le décor de cette place centrale parisienne. D'un côté le théâtre du Chatelet, de l'autre le théâtre de la Ville qui s'appela pendant longtemps théâtre Sarah Bernhardt. Ces deux bâtiments sont dus à Gabriel Davioud (1823-1881) l'architecte le plus en vue sous le second empire.


jeudi 16 février 2017

TROIS NUMEROS DE LA RUE SAINT-HONORE - PARIS - Ier arrondissement.

Ce n'est qu'une toute petite portion de cette rue Saint-Honoré qui est évoquée ici, puisque il s'agit seulement de  trois numéros (du n°91 au n°95).
N°95
Cette devanture maintes et maintes fois photographiée mérite vraiment qu'on s'y arrête. Le pittoresque des inscriptions, le nom de l'ancien magasin et la nature même du commerce anciennement exercé attire l'intérêt.
Il est dit que "A la renommée des herbes cuites" s'appelait auparavant "A la renommée des épinards". Il était sans doute primordial à un moment donné (à la tournée des XIXe et XXe siècles) d'ouvrir l'offre à d'autres légumes.
L'annonce en haut à gauche "Beurre oeufs fromages" (B.O.F.) rappelle les heures difficiles de l'occupation, quand le marché noir a enrichi certains commerçants peu scrupuleux.
Aujourd'hui, cette façade abrite un restaurant, bar à vin qui affiche une carte appétissante (voir ici).
N°93

Le 93 offre une toute autre sorte de devanture. L'enseigne "au Bourdon d'or" daterait du XVIIe siècle.
Un apothicaire nommé Clérembourg l'aurait fait restaurer en 1825. On dit aussi, mais est-ce exact, que c'est dans cette maison qu'aurait tout d'abord été soigné Henri IV après les coups de couteau de Ravaillac. C'est assez peu probable, car un des coups portés ayant tranché l'aorte, le roi n'a dû survivre que quelques secondes.
C'est maintenant un restaurant italien qui s'est installé au rez-de-chaussée.

N°91
Le 91 est occupé par une galerie commerciale installée dans un immeuble. On lui a donné  le nom de Village Saint Honoré. A l'intérieur, on découvre une cour avec un fontaine ancienne, et des boutiques chics et variées consacrées à l'art et aux antiquités.

                 





        

mardi 26 avril 2016

EGLISE SAINT-EUSTACHE - PARIS - Ier arrondissement.

De tous temps ou presque, l'église Saint-Eustache est liée aux Halles de Paris. Sous Philippe Auguste un bourgeois qui avait prêté de l'argent au roi, reçut le privilège de prélever un denier sur chaque panier de poissons vendu aux Halles. Ce bourgeois nommé Jean Alais fit fortune et décida d'en faire profiter les fidèles du quartier. A cette époque, la spiritualité et le sauvetage de l'âme avaient plus d'importance qu'aujourd'hui. Il fit donc construire une chapelle dédiée à Sainte Agnès. Sans doute parce qu'elle contenait d'hypothétiques reliques de ce saint, la chapelle prit ensuite le nom de Saint Eustache et acquit le statut d'église. En 1303, elle devint paroisse.
La légende de Saint Eustache raconte que celui-ci était à l'origine, un général romain qui un jour qu'il chassait le cerf, se retrouva devant l'un de ces animaux qui portait une croix entre ses bois . Après une courte conversation avec son ex-gibier miraculeux, le païen général se convertit et entraîna sa femme et ses deux fils dans l'aventure. Après bien des vicissitudes, comme il refusait de sacrifier aux idoles, toute la famille fut martyrisée vers 118. On les enferma dans un taureau d'airain qui fut chauffé à blanc. L'imagination des Romains en matière "supplicière" était sans limite (à moins qu'il ne s'agisse de celle des hagiographes).
La pose de la première pierre de l'église actuelle eut lieu en 1532. Elle ne fut consacrée qu'en 1637 faute d'argent pour faire avancer les travaux. On n'est pas sûr du nom des architectes quoiqu'on mentionne Boccador (1465-1549) et plus tard Nicolas Le Mercier (1541-1637). De structure gothique, elle apparaît néanmoins comme une église de style Renaissance. Grâce au dégagement créé à l'emplacement des anciennes halles, elle apparaît dans toute sa majesté.


Le portail sud de style renaissance, comporte à son sommet un cadran solaire et une méridienne. Tout en haut, a été aussi disposé une tête de cerf, symbole du saint patron de l'église.







Dès l'entrée, on peut être impressionné par la hauteur des voûtes culminant à trente-trois mètres.











La chapelle de la Vierge présente une Vierge à l'enfant de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) et de belles peintures de Thomas Couture (1815-1879). Cette chapelle saccagée à la Révolution, fut restaurée en 1803 après la reprise du culte.






Dans le croisillon nord et à son coin avec la nef, figurent trois sculptures, deux bas-reliefs représentant le roi David et Sainte Cécile patronne des musiciens, et un groupe surplombant un bénitier représentant le pape Alexandre II par Eugène Bion (1807-1860).
 


Le monument le plus important est le mausolée de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) qui était le marguillier de l'église. La composition est due à Charles Le Brun, tandis que les sculptures sont de Antoine Coysevox (1640-1720) pour l'orant et la figure de la Foi à droite, et Jean-Baptiste Duby (1635-1700) pour la Fidélité, figure de gauche.
                

Il y a aussi d'autres oeuvres d'art plus modernes dans cette église: telle cette composition de Raymond Mason (1922-) qui représente "le départ des fruits et légumes au coeur de Paris" ou cette présentation lumineuse de Miguel Chevalier, faite de 256 LEDS jouant de leurs reflets sur des parois de polycarbonate et qui s'intitule Voxels Light 2015.

Il faut aussi citer les vitraux ou la belle chaire qui date du XIXe siècle et est due à Victor Pyanet sur des dessins de Victor Baltard (1805-1874).
           

Ce court exposé est loin d'être exhaustif et il existe bien d'autres belles et intéressantes oeuvres dans cette église.



A l'extérieur, on peut s'intéresser à une entrée latérale et admirer le chevet de l'église avec ses commerces ambulants qui montrent que certains ont la nostalgie des anciennes halles.







Jean Béraud (1849-1935) fut un peintre qui représenta le Paris de la Belle Epoque dans toute sa vivacité. Il n'a pas manqué de représenter les Halles et ses commerces avec Saint Eustache en arrière-plan.
Autre peintre moins connu que son arrière-petit-fils Thierry, Léon Lhermitte (1844-1925) à qui on commanda une toile pour l'Hôtel de Ville. Il donne ici un aperçu de la cohue et du dynamisme des Halles au moment de l'approvisionnement. Cette toile est aujourd'hui au Petit Palais.