vendredi 2 mai 2014

CIMETIERE MONTPARNASSE (2) - PARIS XIVe arrondissement

Je le disais précédemment, les cimetières sont des musées à ciel ouvert, totalement gratuits et libres de visites. Ils permettent de présenter toutes sortes d'oeuvres. Parmi celles-ci, une grande place est faite à l'art comtemporain. Je n'en suis pas très friand, mais bien souvent, ces oeuvres apportent un peu de légèreté dans le sujet si grave de la mort et de la perte d'êtres chers.
Continuons l'exploration du cimetière Montparnasse sous le thème de l'art moderne.

 A tout seigneur tout honneur, le sculpteur contemporain le plus célèbre : César (1921-1998). De son nom complet, César Baldaccini, sa tombe est ornée d'une réplique de son Centaure dont l'original est au centre de la place Michel-Debré dans le 6ème arrondissement. Il a reproduit ses propres traits pour le visage de sa créature.
A l'origine, cette oeuvre était un hommage à Picasso.
Cette tombe se trouve dans la 3ème division.


 Cette tombe anonyme de la 1ère division, a été créée par Alex Berdal en 1990. Ce poisson muni d'une poitrine de femme représente une sirène. Au dos de la sculpture, on peut lire une inscription gravée "il fait son choix d'anchois et dîne d'une sardine". Alex Berdal né en 1945, continue de sculpter et peindre.


Autre tombe de la 1ère division, celle du géographe Antoine Haumont (1935-2016) sculptée par Etienne (Etienne Pirot 1952-).


Dans la division 6, deux tombes curieuses qui rendent hommage à deux femmes inconnues ; l'une s'appelle Léna Barreau-Fernand et serait morte à 18 ans, (abominable!) ; de l'autre, on ne connait que le prénom, Bettina. Sur la tombe de Léna, une inscription en espagnol "siembre juntas"; 
cela voudrait dire: "semer ensemble". 

Division 20, la tombe de Ginette Cohen-Galmion (?) née Olek (1945-1997). Une tombe rendue spectaculaire par une sculpture abstraite et colorée, soulignée par une belle citation:  "une âme en crue comme un torrent". L'auteur est la mystérieuse artiste Agathon (www.agathon-art.fr).


 Dans la 7ème division, une sculpture apparaît. C'est "la douleur" une oeuvre de Henri Laurens posée sur sa tombe (1885-1954). Une autre dans le même style se trouve dans la 8ème division sur la tombe de Baltasar Lobo (1910-1993) sculpteur espagnol.
Les deux hommes étaient liés par une grande amitié et bien qu'ils ne soient pas de la même génération, leurs productions artistiques sont très proches.

On ne peut parler d'art moderne sans citer la tombe ornée par Niki de Saint-Phalle (1930-2002) pour son ami Ricardo Menon (1952-1989). Elle a ajouté l'épitaphe "à notre ami Ricardo qui est mort trop tôt, beau, jeune et aimé". Cette tombe est dans la division 6.
Toujours dans la 6ème division, la tombe de Maryse Bastier (1898-1952) célèbre aviatrice, détentrice de multiples records, et qui mourut dans un accident... d'avion bien sûr, mais en étant simplement passagère lors d'un meeting à Lyon. On ignore qui fut le sculpteur qui réalisa cette tombe monumentale.


 Division 22, une statue qui ne correspond pas réellement au mouvement contemporain mais qui reste moderne. Elle est due à Henri Lagriffoul (1907-1981) et abrite la dépouille de Mme Henriette Marchand-Favaron (1889-1942) qui aurait présidé la Croix-Rouge.

Dans la division 30, une silhouette bleue rappelle Matisse; elle orne la tombe qui abrite les familles Rozenberg et Rambert.

 Ici, dans la 1ère division, une tombe qui ne manque pas d'originalité: c'est celle de Gérard Barthélémy (1938-2002), qui était peintre et qui fut prix de Rome en 1966. Sa tombe est un hommage rendu par son ami le sculpteur Denis Mondineu avec qui il partagea le prix de Rome la même année.

Pour finir cette exposition d'oeuvres d'art modernes, voici une tombe qui parait n'être qu'un cénotaphe pour l'un des deux membres du couple. En effet, les disparus font partie des victimes du vol Rio-Paris AF447 (1er juin 2009). Citons leurs noms : Isis Cosima Vinciane Pinet (1981-2009) et José Rommel Souza (1974-2009). On ignore qui est l'auteur de la sculpture.