jeudi 4 août 2016

MUSEE DE LA VIE ROMANTIQUE - PARIS - IXème arrondissement.

16, rue Chaptal.
Il est dans Paris des endroits préservés où l'on pourrait se croire très loin de l'agitation qui caractérise les grandes villes. Le Musée de la Vie Romantique en est un.
Ancien hôtel Ary Scheffer, il est passé à la mort de ce peintre à sa fille Cornélia, puis à sa petite nièce fille d'Ernest Renan, Noémi et à la fille de celle-ci, Corrie. Vendu à l'Etat, il fut confié à la Ville de Paris qui finit par en faire ce musée dédié à l'époque glorieuse du romantisme, du quartier de la Nouvelle-Athènes et à certains des artistes qui l'animèrent.
En premier lieu, le musée rassemble des souvenirs de George Sand, mais aussi d'Ernest Renan.


 Pénétrer dans ce lieu, c'est d'abord emprunter une longue allée entre deux immeubles et bordée d'arbres majestueux et protecteurs.









  Au bout de l'allée, une cour vous accueille avec au fond, l'hôtel lui-même avec ses volets verts et tout son charme de vieille demeure soigneusement entretenue. 


 Sur la gauche, les bâtiments de service et à droite une terrasse installée dans le jardin qui sert de refuge aux clients du salon de thé situé dans une jolie véranda.




A l'intérieur, le rez-de-chaussée est largement dédié à George Sand (1804-1876) et aux souvenirs de ses ancêtres. Elle était en effet l'arrière-petite-fille de Maurice de Saxe, Maréchal de France (1696-1750) qui eut une fille naturelle nommée Marie-Aurore (1748-1821) qui fut donc la grand-mère d'Aurore Dupin dite George Sand.
 Dans les premières pièces, on peut remarquer quelques souvenirs et ces bustes de George Sand et d'Alfred de Musset, amants terribles qui connurent une liaison mouvementée.



Plus conséquents sont les objets disposés dans le salon : sur une commode, le buste de Maurice de Saxe, au-dessous du portrait de sa fille, Marie-Aurore. Une statuette d'Aimé Millet (1819-1891) représentant George Sand. Sur un chevalet, le portrait de Pauline Viardot, cantatrice par Ary Scheffer. Au-dessus de la cheminée, un des portraits les plus célèbres de l'écrivain par Auguste Charpentier (1813-1880). Il date de 1838, et elle avait donc 34 ans à l'époque.
           
 Le petit salon bleu est une pièce joliment décorée. Elle nous montre, entre autre, George Sand en costume de Berrichonne.





Le premier étage est surtout consacré au premier propriétaire, le peintre Ary Scheffer (1795-1858). Néerlandais de naissance il s'installe à Paris en 1811, puis remarqué par le Duc d'Orléans futur Louis-Philippe Ier, il devient professeur de Marie d'Orléans, puis peintre officiel de la famille royale. La Révolution de 1848 le met à l'écart bien qu'il continue à recevoir les intellectuels de son époque.

La première salle nous montre le portrait de Sophie Marin (madame Ary Scheffer) encadré par ceux de sa nièce Cornelie (future madame Renan) et de sa fille Cornelia. Le très beau bronze à droite est de Théophile Bra (1797-1863) et représente Madame Mention, née Emilie Michel.




La deuxième salle est consacrée à la famille royale de la Monarchie de Juillet.
Ainsi, on peut y voir le portrait de la reine Marie-Amélie (1782-1866) en costume de deuil, celui de la princesse de Joinville (née Françoise de Bragance 1824-1898) et aussi celui de la princesse Louise d'Orléans (1812-1850), fille des souverains.
Un médaillon représente le prince Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842) mort dans un accident (voir ici). Le médaillon est l'oeuvre de James Pradier (1790-1852)

Dans le même salle, se trouve une petite toile d'Ary Scheffer représentant Théodore Géricault (1791-1824) sur son lit de mort.  Le jeune peintre qui habitait le quartier, fut victime d'un accident de cheval qui causa sa mort à 32 ans. On peut supposer qu'il était un familier des lieux. Il est représenté entouré de ses amis le colonel Louis Bros et le peintre Pierre Dedreux-Dorcy.

 La dernière salle est dédiée à Ernest Renan (1823-1892) dont la petite-fille Corrie est la personne qui confia l'hôtel à l'Etat. On y remarque un Christ aux outrages par Jean-Baptiste Clésinger (1814-1883) gendre de George Sand. Le buste de Renan par René de Saint-Marceaux (1845-1915) et une autre toile de Scheffer représentant Jean Calvin.
                   






mardi 2 août 2016

OYE - SAÔNE-ET-LOIRE.

Située dans le Brionnais, voici une petite commune de 300 habitants environ qui se révèle riche d'un patrimoine exceptionnel.
On y compte en effet deux châteaux, une église ancienne et une chapelle magnifique qui pourrait dater du 14e siècle, mais dont la notoriété remonte au 17e siècle. On y trouve également un charmant petit musée (gratuit) qui regroupe à la fois des outils agricoles et des photographies anciennes, ainsi qu'un monument plus moderne datant de 2001.

 Les visiteurs qui arrivent sur la place du village découvrent d'un seul coup l'église, la mairie, le château d'Oyé et le musée.
L'église paroissiale vouée à Saint Jean-Baptiste ne garde en apparence de son origine romane que le haut de son clocher percé de baies géminées.


 Le château d'Oyé qui lui est accolé date des XVe et XVIe siècle. Il n'a conservé qu'un corps de logis flanqué de deux tours rondes coiffées de toits coniques et d'une tour escalier octogonale. Cette tour est la plus pittoresque avec ses fenêtres et sa porte à meneaux.





 Le musée regroupe dans une cour, derrière son bâtiment, des instruments agricoles et une exposition permanente de photographies datant du début du XXe siècle.



Ces photographies sont l'oeuvre de Jean Billon (1886-1940) qui avait acheté un appareil chez Manufrance et en était passionné. Il devint le photographe du village et des événements qui s'y déroulaient. Sa réputation franchit même les limites de sa commune à une époque où la photo n'était guère démocratisée. Les plaques furent retrouvées dans le grenier de la maison familiale et restaurées par le club photo de Mâcon.
                         

L'autre château est celui de Chaumont. Il date des XVIe et XVIIIe siècles. Il appartient depuis 1818 à la famille du Marais.







Un autre monument, moderne celui-ci, rend hommage aux éleveurs de bovins qui auraient créé la race charolaise ici, à Oyé. Cette oeuvre est due à Michelle Radix, s'appelle "Genèse" et date de 2001.








La chapelle de Sancenay est située à environ 2 kms du bourg. Elle aurait été construite au XIe siècle lorsque le domaine de Circaud passa à la famille de Semur. A deux cents mètres, au milieu d'un champ, on aperçoit les derniers vestiges du château de Circaud.
Fort heureusement, la chapelle est bien entretenue et conserve tout son lustre. Après une première restauration au XVe siècle, elle le fut à nouveau au XVIIe par Catherine Chauvigny de Blot, épouse de Laurent de Tenay, le nouveau propriétaire.
Appelée chapelle des Blancs, elle serait aujourd'hui encore l'objet d'un pèlerinage. Les Blancs sont les fidèles qui ayant poursuivi le culte en famille pendant la Révolution, refusèrent également le concordat de 1801 et continuèrent de pratiquer leur religion selon les anciennes pratiques. Ils constitueraient encore actuellement un groupe qui se mêle peu aux catholiques fidèles au Pape. Ce phénomène propre au sud de la Bourgogne tendrait malgré tout à disparaître progressivement suivant en cela la tendance à la déchristianisation de l'Occident.

L'aspect extérieur de la chapelle n'a rien de particulier.


C'est en y pénétrant qu'on découvre tout l'intérêt qu'elle présente.






D'un côté, l'autel dominé par une statuette de la Vierge et un tableau présentant son couronnement; de l'autre, la tribune, mais surtout et avant tout, ce magnifique plafond constitué de 120 panneaux de bois peint.

L'auteur de cette oeuvre s'appelait Abram Graffe et était hollandais. Le plafond est voué au culte marial, comme le montrent les monogrammes de la Vierge et du Christ. Au centre, figure un blason et les monogrammes de Catherine de Chauvigny et de Laurent de Tenay, son époux.



D'après les études qui en ont été faites, ce  plafond n'aurait pas été destiné à la chapelle, car on peut voir des traces de sciages à certains endroits qui montrent une adaptation à son installation dans ce bâtiment.
Un autre élément intéressant est la Vierge qui se trouve au-dessus de l'autel. Elle ne serait qu'un morceau de bois qu'on a habillé et sur lequel on a posé une tête. Sur le corps, elle porte cette inscription : "1668 dans ce bois l'image de ND a esté renfermé qui est si ancien qu'on ne scay quand a commencé la dévotion ni peut scavoir".
                    

De nombreux ex-voto témoignent de la ferveur des fidèles qui prièrent pour leurs proches partis en guerre. Deux d'entre eux sont plus remarquables; un tableau naïf représente des femmes en train de prier. L'une d'elles tient une fillette sur ses genoux. Cela se passait en juillet 1856, Louise était paralysée et presque morte quand elle demanda à être amenée dans la chapelle. Après quelques instants, elle reprit vie et se mit elle-même à prier, puis sortit de la chapelle pour y revenir et prier à nouveau.  On ne sait pas ce qu'elle devint plus tard.
Une paire de béquilles appartenait à Marcel Ravaud qui lui aussi quasi paralysé fut guéri en se rendant à la chapelle. Il finit sa vie comme garagiste à Chauffailles.