jeudi 28 février 2013

MUNICH (Bavière)

Il n'y a pas que Paris et la France; il y a aussi d'autres contrées très intéressantes. J'ai donc fait une petite incursion en Bavière où j'ai découvert des monuments magnifiques particulièrement à Munich, la capitale.

Tout d'abord, la Theatinerkirche (église des Théatins) Les Théatins sont un ordre catholique fondé au 16e siècle pour former les prêtres à leur ministère.
Construite au 17e siècle, elle fut en partie détruite lors de la seconde guerre mondiale, comme la plupart des monuments munichois. Reconstruite rapidement elle fut rendue au culte en 1955.


L'intérieur de style baroque, est entièrement blanc ce qui met en valeur les éléments décoratifs comme les retables ou la chaire de chêne noir.
Le choeur était orné de statues des quatre Evangélistes. Les bombardements ont épargné Saint Marc et Saint Jean mais ont endommagé Saint Luc et totalement détruit Saint Mathieu.
 
Un projet de reconstruction du saint endommagé est en cours.

Une crypte abrite les tombeaux des Wittelsbach, famille régnante de la Bavière jusqu'en 1918.

A Paris aussi, il existait une église des Théatins. Elle se situait derrière cette très étroite façade au 13 quai Voltaire (7e arrondissement).
                                                              

JULES LAVIROTTE (suite) Square Rapp - PARIS - VIIème arrondissement.

3, square Rapp, 7ème arrondissement.

J'avais écrit un article en juin 2012 sur un immeuble conçu par l'architecte génial que fut Jules Lavirotte.
Je veux montrer ici, une autre de ses oeuvres. Cet immeuble au fond d'une impasse, a été construit pour la comtesse de Montessuy et pour l'architecte lui-même qui en occupa le dernier étage; cela laisse à penser qu'il l'a particulièrement soigné. Le permis de construire date de 1898 et la construction de 1899.
Chargé d'éléments décoratifs multiples et hétéroclites, il ne manque pas d'innovations techniques puisque la tour à droite de l'immeuble est là pour contenir un système d'alimentation hydraulique.

 

Les céramiques sont d'Alexandre Bigot et les ferronneries d'Auguste Dondelinger, habituels complices de Lavirotte.
Certains voient dans les pinacles qui ornent le balcon du 4e étage des symboles phalliques. Est-ce réellement le cas ou un fantasme des commentateurs?
Il ne faut pas oublier de citer l'admirable grille qui ferme l'accès à la cour devant l'immeuble.

Je n'ai pas pu entrer, ce qui est dommage, mais tout à fait compréhensible. Néanmoins, pour voir quelques images de l'aménagement intérieur, cliquer ci-dessous :
http://perso.numericable.fr/~gv1900/1900_rapp2_2.htm

mardi 19 février 2013

BEAUNE-LA-ROLANDE

Beaune-la-Rolande, Loiret.

Le sinistre souvenir du camp de transit ne doit pas faire oublier que ce bourg possède une autre histoire et une église digne d'être visitée.
Celle-ci dédiée à Saint Martin fut détruite en 1428, par un chef de guerre qui s'en allait renforcer les troupes anglaises qui commençaient d'assiéger Orléans. Elle fut reconstruite en 1462, du moins sous le seul aspect d'une crypte. C'est plus tard qu'elle fut véritablement rebâtie dans un style monumental et défensif. En effet, le porche était équipé d'un pont-levis et le clocher servait aussi de tour de guet.
Finalement, le clocher ne fut achevé qu'en 1685. Ce clocher avait un aspect tors comme à Puiseaux, ville assez proche. Il fut malheureusement détruit en 1851 par un incendie déclenché par la foudre. C'est Viollet-le-Duc qui dessina les plans du clocher actuel reconstruit en 1865.










L'intérieur possède des éléments intéressants comme par exemple ces soubassements de colonnes sculptés, ces élégantes colonnes torsadées, ces peintures murales et ces sculptures.
 




Cet autel date du début de 18e siècle et proviendrait d'une église d'Orléans.

Dans un mur à droite du choeur, s'ouvre une porte qui nous fait pénétrer dans la crypte. Petite et voûtée en ogive, celle-ci renferme les reliques de Saint-Pipe. 
 


Au 2e siècle, Saint Pipe, berger natif des environs de Beaune, rejoignit Saint Mathurin, prêtre à Larchant. Plus tard, il serait parti à Rome rechercher le corps de son maître mort alors qu'il exorcisait une princesse possédée du démon. Saint Pipe aurait vécu à Beaune jusqu'à la fin de sa vie en 306.

A l'extérieur de l'église, il existe un petit jardin, vestige de l'ancien cimetière.
 
Au dessus de la porte on peut lire un aphorisme encourageant pour l'avenir :
"Mourir convient, c'est chose seure, nul ne revient de pourriture".

dimanche 17 février 2013

JEAN-BAPTISTE CARPEAUX (suite)

Mairie du XVe arrondissement, Paris.

Devant la mairie du XVe arrondissement, rue Péclet, on a eu la bonne idée de placer cette statue représentant Carpeaux au travail. C'est une oeuvre d'Antoine Bourdelle (1861-1929) dont l'atelier se trouvait non loin dans une rue qui porte maintenant son nom. Elle date de 1909.

 

Elève de Falguière, Bourdelle a été l'assistant de Rodin pendant 15 ans. Il venait de le quitter quand il réalisa cette sculpture. On voit ici l'influence que ce maître exerça sur son art.
Une autre statue identique se trouve au musée des Beaux-Arts de Lyon.

SQUARE SAINT-LAMBERT - PARIS - XV ème arrondissement.

Entre la rue Théophraste Renaudot, la rue Léon Lhermitte, la rue Docteur Jacquemaire-Clémenceau et la rue Jean Formigé. XVe arrondissement.

Le square Saint-Lambert est installé depuis 1933 à la place d'une ancienne usine à gaz de Vaugirard.
Sa situation, à l'écart de la circulation, lui procure un calme et une tranquillité très agréables. Il est équipé de jeux d'enfant et d'un manège.













Il y a aussi des sculptures, certes modestes, mais intéressantes. Les deux oursons de Victor Peter et le chien-loup de René Paris.
 





Un grand espace est réservé à un bassin autour duquel une promenade en terrasse a été aménagée.
Une autre curiosité renvoie aux évènements dramatiques du siège de Paris en 1870.
Durant ce siège, toute communication terrestre était interrompue. Il ne restait que les ballons, montés ou non, et les pigeons voyageurs pour informer l'extérieur de ce qui se passait dans la capitale. Malheureusement, les ballons n'étaient pas dirigeables et allaient où le vent les poussait; ils pouvaient aussi être interceptés par les Prussiens. Quant aux pigeons,  ils servaient de cible à l'ennemi. On utilisa aussi des boules de zinc qu'on bourrait de courrier et qui étaient confiées au courant de la Seine. Beaucoup se perdaient et on en retrouva jusqu'en 1988. 
L'approvisionnement n'étant plus assuré, la situation se dégrada de plus en plus jusqu'à devenir insupportable. On tua même pour les manger les animaux du Jardin d'acclimatation.
EXEMPLES DE PRIX CONSTATES PENDANT LE SIEGE DE PARIS (en francs)

DESIGNATION
FIN SEPTEMBRE
MI-OCTOBRE
DEBUT NOVEMBRE
FIN NOVEMBRE
FIN DECEMBRE






Lait (le litre)

             0,50  
             0,80  
             1,50  
             2,00  
Beurre (la livre)
             5,00  
           12,00  
           18,00  
           25,00  
           40,00  
Œufs (la douzaine)
             1,80  
             2,50  
             7,00  
           15,00  
           25,00  
Haricots verts (la livre)
             1,75  
             2,00  
             3,50  
             4,50  
             8,00  
Pommes de terre (le boisseau)
             2,75  
             4,00  
             5,00  
           10,00  
           30,00  
Riz (la livre)


             0,80  
             1,25  
             2,00  
Beau poisson : carpe, brochet, anguille (la pièce)
           10,00  
           15,00  
           20,00  
           25,00  
           30,00  
Jambon (la livre)
             3,00  
             5,00  
             8,00  
           15,00  
           20,00  
Lard (la livre)
             2,50  
             5,00  
             7,00  
           10,00  
           15,00  
Poulet (la pièce)
             6,00  
           10,00  
           15,00  
           25,00  
           35,00  
Pigeon (la pièce)
             2,00  
             3,00  
             4,00  
             5,00  
           15,00  
Lapin (la pièce) (double pour un lièvre)
             7,00  
             9,00  
           15,00  
           25,00  
           35,00  
Oie (la pièce)
           15,00  
           20,00  
           35,00  
           60,00  
           90,00  






Par ailleurs, un moineau était vendu 1,20 fr. en décembre.




- A la fin du siège la réglementation concernant le pain prévoit qu’il doit comporter : 50% de blé, 30% de riz, 20% d’avoine, mais il est possible qu’on y adjoigne aussi de la paille.
- Dès octobre, le beurre fut remplacé par de la graisse de bœuf et de cheval.
- Signalons que jamais Paris n’a manqué d’eau. L’ennemi n’a jamais interrompu l’alimentation par les aqueducs de la Vanne  et de la Dhuis. La nappe d’eau de réserve sous l’Opéra n’a jamais été utilisée.
- On a raconté qu'un bijoutier de la rue de Clichy avait exposé deux œufs dans sa vitrine (ceux-ci n’avaient rien à voir avec Fabergé).
- Edmond de Goncourt raconte qu'il essaya de tuer lui-même une poule avec un sabre japonais. La poule s’était échappée et avait couru sans tête dans le jardin.


Au fond, en rose, le lycée Camille Sée.

vendredi 15 février 2013

LA PLAINE MONCEAU (3) - PARIS - VIIIème arrondissement.

Les hôtels particuliers de la famille Menier.

Le chocolat jusqu'au milieu du XIXe siècle était considéré comme un produit pharmaceutique. Grâce à lui et en changeant cette idée reçue, la famille Menier construisit une immense fortune .
Le premier, Jean-Antoine-Brutus Menier(1795-1853) eut l'idée que le chocolat pouvait être autre chose qu'un médicament. Il loua en 1824, un moulin à Noisiel en Seine-et-Marne pour y installer sa chocolaterie.
Et il commença la commercialisation de masse; ce fut un succès et le début d'une grande aventure industrielle.
Son fils Emile-Justin (1826-1881) prit sa suite et accrut sa fortune. Il se fit construire un hôtel particulier dans  ce quartier neuf à l'époque, au 6, avenue Van Dick avec une aile donnant sur le parc Monceau.

C'est l'architecte Henri Parent aidé du sculpteur Jules Dalou, qui construisit cette énorme bâtisse aux décors surchargés. Emile Menier, en dépit de sa fortune, avait des convictions sociales très en avance sur son temps. L'aspect tapageur de sa résidence parisienne en est d'autant plus surprenant.

Emile Menier eut cinq enfants dont trois seulement vécurent assez longtemps pour atteindre l'âge adulte.

L'ainé, Henri (1853-1913) se fit construire sa résidence en 1880-84 au 8,avenue Alfred de Vigny juste derrière l'hôtel de son père. C'est le même architecte (Henri Parent) qui est à l'origine de ce bâtiment à l'aspect néo-gothique en vogue à l'époque.
 

Le second fils, Gaston (1855-1934) acheta en 1878, un hôtel au 4, avenue Ruysdael à deux cents mètres en traversant le parc. Tout aussi luxueux mais dans un style beaucoup plus sobre, il y fit aménager des écuries en sous-sol et y fit donner des spectacles avec des artistes de renom et où sa femme tenait des rôles importants.







Inconsolable après le décès de son épouse morte en couches en 1892 , il délaissa cette résidence lourde de souvenirs, pour s'installer 61, rue de Monceau dans l'hôtel Camondo qu'il  acheta en 1893.



Le troisième fils, Albert (1858-1899), investit dans des domaines moins pérennes tel que le cirque.

Le patrimoine de la famille Menier ne se limitait pas à ces hôtels prestigieux. Ils avaient à Noisiel non seulement l'usine chocolatière, mais aussi tout le village où les ouvriers et employés étaient logés, ainsi  qu'un domaine avec châteaux dans la même commune. Au voisinage de Noisiel, à Lognes, ils possédaient le domaine du Mandinet et à Bussy-Saint-Martin, le domaine de Rentilly.
En outre, il avaient acquis le château de Chenonceaux (sur le Cher, toujours propriété des descendants) et une île canadienne dans l'estuaire du Saint Laurent, l'île d'Anticosti.

LA PLAINE MONCEAU (2) - PARIS - VIIIème arrondissement.

Le parc Monceau.

Ce parc fut érigé au XVIIIe siècle sur un domaine qui appartenait au duc de Chartres, futur Philippe-Egalité.
D'abord jardin à la française, il fut remanié par Carmontelle qui le transforma en parc à l'anglaise et le meubla de constructions hétéroclites.








En 1787, l'architecte Ledoux construisit un élégante rotonde pour servir de pavillon d'octroi.

En 1793, le parc devint bien d'état avant d'être restitué à la famille d'Orléans sous la Restauration.
Finalement, c'est sous le règne de Napoléon III et lors des travaux décidés par le baron Haussmann que ce jardin prit son aspect définitif tel que nous le connaissons actuellement.
C'est aussi à cette époque que la spéculation sur les terrains expropriés fit rage dans Paris. Emile Zola en a tiré la substance de son roman "la Curée". Pourtant, c'est surtout durant la première période de la IIIe République que les constructions d'hôtels particuliers et d'immeubles de rapport furent les plus importantes.
Les grilles ont été dessinées par Gabriel Davioud.
Au début du XXe siècle, des statues d'artistes et d'écrivains ont été installées sur les pelouses.
Maupassant, mon Dieu en littérature
Chopin, et sa muse (plus un tag imbécile)