mardi 31 décembre 2013

MONTREAL - YONNE

Montréal est un village magnifique du département de l'Yonne, situé au-dessus du Serein.
Il est couronné par la merveilleuse collégiale Notre-Dame.
La construction est largement due à une dynastie de seigneurs du domaine qui se nommèrent presque tous Anséric (prénom désuet en ce début du XXIe siècle). Le premier fonda le chapitre de Montréal en 1068, le dixième fut dépossédé de ses biens par le duc de Bourgogne à cause de sa mauvaise conduite (en 1255?).
Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc s'intéressa beaucoup à la restauration de l'ensemble du village et surtout, de la collégiale.

A partir de la place du Prieuré, il suffit de monter la Grande Rue pour découvrir le vieux village.
On franchit la porte d'en Bas, vestige des fortifications qui entouraient la ville basse.
 
Suivant la Grande Rue, on passe devant une belle maison du XVe siècle, puis on arrive à la porte du Milieu dont il ne reste qu'un bastion. C'était autrefois l'entrée de la deuxième enceinte. Et chemin faisant, on rencontre quelques autres belles constructions.

                      
Des portes aussi, jusqu'à celle du Haut qui permet d'accéder à la terrasse d'où l'on peut découvrir le paysage et surtout la collégiale au milieu de son cimetière.
                                      


Le portail dominé par la fine rosace, laisse deviner la beauté de ce qui est à l'intérieur.
          

Et l'intérieur répond à nos attentes. Pourtant ce qui frappe dès l'abord, ce n'est pas l'architecture, très harmonieuse, très belle tout en étant d'une grande simplicité.
              

Non, ce qui attire l'oeil immédiatement, ce sont les boiseries. Extraordinaires, elles datent des années 1522 à 1550 et sont dues aux frères Rigolley, deux artistes de Nuits-sur-Armençon. Elles représentent des scènes bibliques.
Telles celles-ci où l'on voit une Adoration des Mages au dessus d'un bas -relief représentant le baptême de Jésus Christ.
            

Ces autres représentent l'une la force (vertu cardinale), l'autre la vertu luttant contre le vice. Quant à la troisième, appelée "les Compères", elle représenterait les sculpteurs eux-mêmes faisant une pause autour d'un pichet (de vin, Bourgogne oblige).
         

L'église contient d'autres belles oeuvres, et en particulier ce retable du XVe siècle, en albâtre, dont, hélas, il ne reste qu'une petite partie à cause d'un vol commis en 1971. Les parties manquantes ont été remplacées par des photos. Les différents panneaux évoquent surtout la vie de la Vierge.













Il y a aussi ce magnifique lutrin, lui aussi du XVe siècle, cette cloche ébréchée, posée sur le sol et qui vient de la porte d'en Haut, ou ce Christ du XIVe siècle.
              

Ce village n'est pas qu'un lieu de promenade, cette église n'est pas qu'un lieu de culte, ce sont aussi de véritables musées dont l'accès est libre.

Pour plus de détails et d'explications, ne pas hésiter à aller sur les sites de Wikipedia dédiés au village (cliquer ici) et à la collégiale (cliquer ici). Un autre site donne aussi des détails intéressants (cliquer ici).
Malgré l'intérêt des sites internet ou des livres, rien ne peut remplacer une visite sur place.

samedi 28 décembre 2013

FONTAINE - Place Saint-Louis de Gonzague, PAU - Pyrénées Atlantiques

Cette fontaine a été construite en 1899 à la suite d'une demande financée par Madame Louise Daran en mémoire de son mari Léon.
La construction fut confiée à l'architecte Joseph Larregain et la sculpture à Louis-Joseph Alexandre (1849-?) et à Théo lanne.
Cette fontaine possède un caractère paradoxal: en effet, le socle est visiblement d'influence art-nouveau en vogue à l'époque de sa construction alors que les deux animaux au sommet sont présentés dans une scène violente peu appréciée dans ce style.
 

Comme on le constate sur les photos, le groupe sculpté principal représente un vautour qui s'apprête à dévorer un isard mort. Cette scène sauvage prend place sur un rocher abrupt supporté par un socle orné de feuillages et d'iris. Ceux-ci semblent sortir directement de l'eau du bassin.


lundi 23 décembre 2013

LE PONT ALEXANDRE III - Paris VIIe et VIIIe arrondissements.

Depuis ma plus tendre enfance, ce pont m'impressionne. Il faut bien reconnaître qu'il est spectaculaire avec ses colonnes, ses statues, ses allégories un peu mystérieuses et ses dorures.
Il était normal que je lui consacre un article ne serait-ce que pour son intérêt photogénique.

Prolongeant l'avenue Winston Churchill, il est une étape dans la perspective transversale et  triomphale qui va des Champs Elysées jusqu'aux Invalides.

La première pierre du pont fut posée en octobre 1896, par Nicolas II Tsar de Russie et fils d'Alexandre III et par Félix Faure, président de la République. C'était le symbole de l'union entre la Russie et la France liées par un traité depuis 1891.
C'est aussi l'image de la France triomphante que voulait montrer les dirigeants de la IIIe République à la charnière entre le XIXe et le XXe siècle et surtout lors de l'Exposition Universelle de 1900.
 
Les travaux furent confiés aux architectes Joseph-Marie Cassien- Bernard et Gaston Cousin et aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby.
Quatre colonnes monumentales encadrent les entrées. Elles sont surmontées par des allégories représentant Renommée tenant Pégase dans des concepts différents, le Combat et la Guerre côté Invalides, l'Art et l'Agriculture côté Champs Elysées.
Sur les socles sont disposées des statues montrant la France à différentes époques de son Histoire: la France de Charlemagne avec une femme tenant l'orbe (globe surmonté d'une croix); la France de la Renaissance dont la statue tient une épée; la France de Louis XIV dont l'allégorie tient une victoire et la France Moderne et Pacifique tenant des végétaux (rameau d'olivier?).

                 

Et ce n'est pas tout, car les socles sont aussi ornés de figures de proues et de mascarons soulignant les inscriptions rendant hommage aux maîtres d'oeuvre, autorités politiques et constructeurs responsables de l'ensemble de l'édifice. Il y a aussi, flanquant les colonnes, les lions menés par des enfants.
Toutes ces sculptures en pierre sont attaquées par les pollutions diverses et auraient bien besoin de soins attentifs.
 

                    
Il ne s'agit là que des entrées. En s'avançant, on découvre d'autres sculptures de bronze, celles-là, et qui sont peut-être mieux protégées de l'agression de la pollution. 
Il faut surtout regarder les lampadaires cernés de charmants bambins et les génies des eaux incarnés par des enfants. Ces oeuvres sont d'une grande beauté par leur finesse de réalisation et la délicatesse des postures des personnages.

 
Au centre du tablier, visibles surtout de l'extérieur, les Nymphes de la Neva et les Nymphes de la Seine encadrent les armes de leur pays respectif. Au vu de leurs muscles développés, on devine qu'il s'agit de nymphes guerrières même si elles sont là pour symboliser un traité de paix. En se postant derrière elles, on aperçoit d'un côté, le pont de la Concorde et de l'autre celui des Invalides. Sur la photo de droite, on aperçoit au loin, la grande roue qui se trouve devant l'entrée des Tuileries.













Pour ne pas charger cet article, je n'ai volontairement pas parlé des différents artistes qui ont conçu toutes ces oeuvres. On retrouvera tous ces renseignements sur Wikipedia en cliquant ici.
Si on voulait aller plus loin dans le détail, il faudrait encore parler de toutes les décors qui se trouvent sur le tablier extérieur (mascarons, festons), des soubassements ornés de poissons géants ou de la boîte de nuit qui y est installée. Peut-être un jour, dans un autre article.