LA SEINE A PARIS - 1ère partie.

Longue de 776,6 km, la Seine n'est pas le plus grandiose des fleuves français, mais c'est celui qui a sans doute le plus de prestige parce qu'il traverse Paris.
La Seine naît sur le territoire de la commune de Source-Seine, à la modeste altitude de 446 mètres, ce qui fait qu'elle se tortille beaucoup avant de trouver la mer.
Et comme sans la Seine, Paris ne serait pas le même, le territoire autour de la source appartient à la ville.


Son premier pont.
Entre sa source et Paris, la Seine reçoit l'apport de plusieurs gros affluents dont les plus importants sont l'Aube, la Marne et surtout l'Yonne qui serait en droit de revendiquer le titre de fleuve en remplacement de la Seine. Oui, mais voilà! Aux temps anciens, on a dit que c'était la Seine qui passait à Paris, alors, on reste avec ce principe.
Il faut quand même savoir que pour traverser Paris, la Seine n'a pas toujours eu ce parcours. Durant la préhistoire, le cours principal s'incurvait au niveau contemporain de l'Arsenal et se dirigeant vers le nord, épousait le tracé actuel des Grands Boulevards (qui eux-mêmes ont remplacé le mur de Charles V en 1670).
A la suite de crues répétées, le fleuve a trouvé un autre cours plus direct entre des buttes et monceaux qui subsistent encore. On retrouve une partie de cette configuration dans la carte de la crue historique de janvier 1910.







Ces deux cartes proviennent de l'Atlas de Paris de Danielle Chadych et Dominique Leborgne (éditions Parigramme).



Lorsqu'elle entre dans Paris, la Seine n'est pas à la joie, le décor est hideux, fait de chantiers, de béton, d'immeubles sans âme et de voies de circulation saturées. Les premiers ponts sous lesquels elle passe sont le pont du Périphérique Amont puis le Pont National qui réunit le boulevard Poniatowski au boulevard du Général Simon. Pas de quoi se réjouir!
Pont National vu du côté aval
La rive droite est longée par le quai de Bercy et le port du même nom, tandis que la rive gauche est bordée par le quai Panhard et Levassor et le port de Tolbiac.
Mais tout va changer peu à peu: En passant sous le pont de Tolbiac, la Seine entre dans un autre Paris où l'esthétique est présente ou tente de l'être. Le pont de Tolbiac, avec d'un côté la perspective de la rue Neuve Tolbiac (rive gauche, 13e arrondissement) et de l'autre celle de la rue Joseph Kessel (rive droite, 12e arrondissement). Cette dernière rue sépare en deux parties le parc de Bercy installé sur l'emplacement des entrepôts de vins et spiritueux.
        
Le parc de Bercy a été créé en 1993. Il n'est pas visible depuis le quai qui borde la Seine parce qu'il est protégé par une longue construction surmontée par une terrasse où ont été installées des sculptures de Rachid Khimoune (né en 1953 à Decazeville).


 Ces statues représentent des enfants du monde et elles se veulent le symbole du respect des droits de l'enfant.




 Depuis cette terrasse en surplomb du quai, on accède à la passerelle Simone de Beauvoir. C'est un pont réservé aux piétons et cyclistes et formé de deux tabliers qui se croisent en ondulant. C'est l'oeuvre de l'architecte autrichien Dietmar Feichtingher (1961- ).

Inaugurée en 2005, très belle avec ses courbes aériennes, la passerelle franchit le fleuve d'un seul élan pour amener le promeneur vers les tristes tours de la bibliothèque François Mitterrand.
Dommage qu'il n'y ait pas un peu de couleur au milieu de cette grisaille.
La Seine en poursuivant son chemin passe maintenant sous le pont de Bercy. Il a été construit en deux étapes, la première partie en 1864, la deuxième en 1904 pour y faire passer le métro sur un viaduc surélevé. Il fut élargi en 1992.


Il relie le boulevard de Bercy au boulevard Vincent Auriol.
La perspective des rails de métro depuis la rive droite est impressionnante.



A proximité se trouve le ministère des Finances, construction monumentale due aux architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro. La porte d'honneur monumentale est due au sculpteur Jeanclos (1933-1997) de son vrai nom Georges Jeankelowitch.
                     
Face au ministère, un bel immeuble a été construit au coin du quai d'Austerlitz avec les rues Fulton et Bellièvre. Il est dû à l'architecte Bernard Bülher et a été terminé en juillet 2017. Les vitres des balcons renvoient des couleurs qui vont du jaune au bleu selon l'éclairage.


 C'est à partir du pont de Bercy qu'on rencontre plus fréquemment des bateaux destinés à l'habitation ou à la restauration. Ainsi La Fiancée du Pirate, sympathique bateau sur lequel vit un des quatre cents foyers parisiens amarrés aux quais de Seine.
Au loin, en face, on aperçoit la chenille verte de la Cité de la Mode et du Design, curieux bâtiment qui fait tache dans le décor, mais dont l'esthétique s'accorde avec ce qu'il renferme.


Devant le pont Charles De Gaulle, un bateau en bois patiné contraste avec le style de l'ouvrage voisin. C'est en fait un hôpital psychiatrique de jour qui est installé ici depuis 2010.



Ce magnifique pont fin comme une aile d'avion, très dépouillé, permet de joindre les deux gares de Lyon et d'Austerlitz.
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En poursuivant son cours, la Seine va passer sous le viaduc d'Austerlitz. Il a été construit en 1904-05 et est réservé au métro de la ligne 5 qui relie Bobigny à la Place d'Italie. Il a été conçu par les ingénieurs Fulgence Bienvenüe (1852-1936) et Louis Biette (1860-1839) et la décoration est due à l'architecte Jean Camille Formigé (1845-1926). Comme son proche prédécesseur dans le temps, le pont Alexandre III, il relie les deux rives du fleuve d'une seule volée, ayant ainsi une portée de 140 m.
     

Après le viaduc, vient le pont d'Austerlitz. Celui-ci est un ouvrage qui a pris son apparence actuelle après plusieurs étapes. Inauguré en premier en 1807, il était un pont métallique sur des piles maçonnées. En 1855, il fut reconstruit en pierre puis agrandi en 1885.
  
Avant la construction du pont Charles De Gaulle, c'était le principal lien qui permettait de joindre les deux gares de Lyon et d'Austerlitz.

A suivre...

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