jeudi 17 août 2017

ABBAYE DE CHAALIS - FONTAINE-CHAALIS - OISE

L'abbaye royale de Chaalis se trouve près d'Ermenonville, juste en face du parc de la Mer de Sable.

C'est le roi Louis VI dit le Gros ou le Batailleur qui a voulu cette abbaye en 1137, peu avant de mourir. Les douze premiers moines qui vinrent s'y installer  sous la conduite d'André de Baudement venaient de l'abbaye de Pontigny (Bourgogne).
L'abbaye connut une grande prospérité grâce à la protection et aux dons des rois de France, jusqu'au XVe siècle où elle connut un déclin dû à la baisse des vocations.
Au XVIe siècle, l'abbaye change de statut qui devient en commende, c'est-à-dire que les abbés peuvent être des laïcs et qu'ils bénéficient des revenus de l'abbaye. Le premier abbé commendataire est Hippolyte d'Este (1509-1572) qui fait venir le peintre italien Le Primatice (1504-1570) à partir de 1540. Celui-ci réalise des fresques dans la chapelle des abbés.
Au XVIIIe siècle, les difficultés financières s'accumulent et Louis XVI décide de fermer l'abbaye en 1786. A la Révolution, elle est vendue comme bien national à Pierre Paris qui n'utilise que les bâtiments neufs comme habitation. Le reste dont l'abbatiale devient une carrière de pierres.
Puis le domaine passe de mains en mains jusqu'à échoir à Mme Rose de Vatry (1802-1882) qui va lui redonner du lustre. Finalement, c'est sa protégée, Nélie Jacquemart (1841-1912) veuve d'Edouard André qui l'acquiert en 1902. A sa mort, celle-ci lègue le domaine à l'Institut de France qui en est toujours le propriétaire. La condition de ce legs était qu'aussi bien son hôtel parisien que le domaine de Chaalis deviennent des musées abritant les collections réunies par son mari et elle.
L'ENTREE DU DOMAINE 
On aperçoit à travers les grilles, les ruines de l'abbatiale.


L'allée ombragée par les tilleuls mène aux ruines de l'abbatiale et à la chapelle des abbés.




L'ABBATIALE
Il est difficile de se repérer dans les ruines de l'abbatiale, compte tenu de l'état de la construction aujourd'hui. Néanmoins, il est très agréable de se promener à l'intérieur de ces vestiges d'où se dégage un grand romantisme.
        

                





LA CHAPELLE
Derrière l'abbatiale, on découvre la chapelle privée des abbés datant du XIIIe siècle et fortement restaurée et remaniée au XIXe siècle. Vue de l'extérieur, la porte est surmonté d'une rosace flamboyante murée à cause de la fresque intérieure.
Les gargouilles ont été ajoutées lors de la restauration de 1881. Elles sont dans le goût extravagant de l'époque qui exagérait le côté fantastique des constructions médiévales. C'est l'architecte Edouard Corroyer (1835-1904) élève de Viollet-le-Duc, qui présida aux travaux. Les gargouilles ont été dessinées par les frères Balze, Paul et Raymond, peintres de leur métier.
             




La chapelle est une simple nef complétée par une abside recevant le choeur. De hautes fenêtres éclairent l'intérieur dont les murs sont décorés par Paul Balze, en trompe-l'oeil évoquant des tentures surmontées des armoiries des abbés qui se sont succédé jusqu'à la Révolution. Des cénotaphes et des pierres tombales sont disposés également le long des murs.
                         

Le véritable trésor se trouve dans les fresques dues au Primatice (Francesco Primaticcio 1504-1570).

La contre-façade est ornée d'une magnifique Annonciation, le plafond présente les portraits des apôtres et des Pères de l'Eglise et le choeur est surmonté d'anges portant les symboles de la Passion.


Le mobilier de la chapelle se compose essentiellement de l'autel sur lequel est installé un retable datant du XVIe siècle dont l'ornementation est une sculpture représentant les douze apôtres. Il y a également la tombe et le gisant de Nélie Jacquemard par Denys Puech (1854-1942). Elle est représentée tenant une palette, car elle fut une portraitiste renommée jusqu'à son mariage en 1881. Derrière ce monument, se trouve un lavabo qui semble avoir été largement remanié au XIXe siècle.
       



LA ROSERAIE
Non loin derrière la chapelle, se trouve la roseraie cernée de murs qui fut créée à la demande de d'Hippolyte d'Este sans doute par l'architecte Sebastiano Serlio (1475-1554). Elle abrite une centaine de variétés de roses, des clématites et d'autres plantes variées.
            
Au centre, une vasque d'époque Renaissance a été installée à la demande de Nélie Jacquemard.
LE CHATEAU-MUSEE et AUTRES DEPENDANCES
Le château date du XVIIIe siècle. Il devait comporter trois ailes mais une seule fut construite. Le bâtiment resta inachevé jusqu'à ce que Rose de Vatry le termine un siècle plus tard. C'est aujourd'hui un musée qui abrite les collections Jacquemard-André.
Derrière se déploie le parc orné de statues. Sur le côté, se trouve une orangerie.
            


samedi 5 août 2017

CHÂTEAU DU GROS-CHIGY - SAINT-ANDRE-LE-DESERT - SAÔNE-ET-LOIRE

Si l'histoire du château du Gros-Chigy commence au XIIe siècle, l'essentiel des bâtiments actuels datent du XVe.
En effet, ayant été maintes fois attaqué et détruit par les armées qui se disputaient la frontière entre duché de Bourgogne et royaume de France, il fut rebâti par Guillaume de l'Aubépin, époux de Claudine de Vaux à partir de 1435.
La Bourgogne étant rentrée dans le giron royal, le château peut continuer sa vie jusqu'à la Révolution où il est vendu comme bien national. Il est transformé en ferme sous la contrainte des chefs révolutionnaires qui n'ont de cesse de le faire détruire par son propriétaire. 
Heureusement, la Révolution passe et le château connait des réparations et restaurations au cours des XIXe et XXe siècles.
Il est aujourd'hui propriété privée des descendants de son possesseur lors de la Révolution. On ne visite pas.

On le découvre en arrivant dans le hameau de Gros-Chigy qui dépend de la commune de Saint-André-le-Désert. Deux grosses tours rondes  encadrent l'entrée qui jadis était défendue par un pont-levis.
             


La cour intérieure est entourée de bâtiments qui semblent destinés à l'agriculture, sauf celui du fond qui parait être le logis principal.



La face sud du château confirme son aspect formidable de forteresse médiévale. On y découvre le donjon carré surmonté de mâchicoulis sur consoles (en encorbellement).
     
La sévérité de son apparence extérieure est adoucie par le terrain planté de grands arbres qui se trouve à l'extérieur de son enceinte sur la façade ouest.


mardi 1 août 2017

OINGT - RHÔNE.

Dans le sud du Beaujolais, au coeur du territoire des Pierres Dorées, le village d'Oingt est perché sur sa colline et domine les alentours.
Cette région des Pierres Dorées est ainsi nommée en raison de la pierre calcaire utilisée pour construire les maisons et qui est d'une belle couleur ocre jaune.
A l'époque gallo-romaine, cette commune s'appelait Iconium d'où le gentilé actuel d'Iconiens.
 Oingt fait partie des plus beaux villages de France, à la fois pour sa situation, pour son patrimoine, pour l'ambiance qui règne dans ses rues tortueuses et pour le panorama sur les monts du Beaujolais qu'on découvre tout autour.
Du château construit entre les XIe et XIVe siècles, il ne subsiste que le donjon, une tour ronde qui domine le village. En 1562, le sinistre  François de Beaumont, baron des Adrets, chef protestant, assiège le bourg et le détruit. Il s'ensuivra une autre calamité : la peste. Le village parvint pourtant à se relever et à revivre.

Les photos ci-contre nous montrent la rue principale qui suit l'ancien parcours de la muraille du château.








Au hasard des rues au nom parfois pittoresque (ici, la rue Trayne-cul), on découvre de belles maisons de pierres.
               






La porte de la prison donne envie de commettre des délits pour y être enfermé.








L'église qui n'est autre que l'ancienne chapelle castrale est un autre lieu important pour le patrimoine qu'on y découvre. La rue qui y mène passe à côté d'un vestige du château : l'entrée de la salle des gardes. A travers la vitrine du magasin actuel, on peut s'apercevoir que les murs avaient 1,70 m. d'épaisseur.
                      

Après avoir monté un escalier, du haut duquel on peut voir le village,  on pénètre dans la belle église rustique.



Dès l'entrée, on est saisi par la belle copie d'un tableau du Caravage représentant Saint Mathieu, patron de l'église, écrivant son évangile sous la dictée d'un ange. Plus loin la chaire datant de 1760 et la chapelle Saint Joseph qui renferme différents objets liturgiques et oeuvres d'art dont une piéta datant du XVIe siècle.
                       


Au fond, le choeur avec ses ouvertures aux vitraux d'un bleu intense. A remarquer, les culots représentant les figures de différents membres de la famille des seigneurs d'Oingt dont Marguerite d'Oingt, prieure et première poétesse en langue franco-provençale dont on ne connait que la date de décès en 1310.







L'arrière de l'église est aménagé en terrasse dominant le paysage (dommage qu'on ait cru bon d'y mettre ce moulage de statue de la Vierge qui jure un peu par rapport à l'ensemble du village).








Et pour finir cette description de ce si joli bourg, une adresse : chez Marlies, un petit restaurant-salon de thé, où on est reçu avec gentillesse et où on peut déguster des plats préparés par la patronne elle-même avec des produits frais. Et au final, l'addition reste très modique.