LA SEINE A PARIS - 2ème partie.

Continuons à nous laisser guider par le courant au fil de la Seine.
Lorsqu'on longe le fleuve après le pont d'Austerlitz, on arrive à un confluent, celui où la Seine rencontre le canal Saint-Martin. Celui-ci qui devient souterrain pour traverser le 11ème arrondissement, ressort à l'air libre après avoir passé sous la place de la Bastille. Il devient alors le port de plaisance de Paris ou Port de l'Arsenal.


Pour passer du fleuve au port et inversement, il y a bien sûr une écluse.




Certains vivent là à l'année. D'autres viennent en touristes. Et dans cet environnement paisible, difficile de se croire au coeur de Paris, à moins de regarder en direction de la colonne de Juillet plantée au milieu de la place de la Bastille.


Lorsqu'on se poste au bord de la Seine, on aperçoit d'un côté, les ponts d'Austerlitz cachant en partie le viaduc du même nom, et de l'autre côté, se profilent l'île Saint Louis et plus loin les tours de Notre-Dame.

On aperçoit sur la rive gauche, l'Institut du Monde Arabe avec sa fresque due à eL Seed, un artiste français d'origine tunisienne qui mélange la calligraphie arabe et les graffitis modernes.
On arrive alors devant l'île Saint-Louis dont la pointe amont est enjambée par le pont de Sully. L'île Saint-Louis a changé plusieurs fois d'aspect. Elle fut divisée en deux en 1360, pour renforcer la défense que Charles V avait fait bâtir autour de Paris. Il y eut alors deux îles appelées île aux Vaches, inhabitée et qui servait de pâturage et l'île Notre-Dame où le chapitre de la cathédrale avait installé un cabaret pour rafraîchir les couples venus s'y promener. L'île retrouva son unité en 1614 pour devenir un nouveau quartier de Paris, plus calme que le Marais voisin. A l'époque, on n'avait pas à aller loin pour trouver la campagne.
Le pont de Sully côté rive droite et la vue de la partie amont de l'île occupée par le square Barye du nom du sculpteur Antoine-Louis Barye (1796-1875) spécialiste des représentations animalières. Au centre du square un monument lui est consacré. Il est dû à Laurent Honoré Marqueste (1850-1920) et comporte à son sommet la copie d'une oeuvre de Barye : le combat de Thésée avec le centaure Biénor.
      
 De l'autre côté, la partie du pont de Sully reliant l'île à la rive gauche. Au travers de l'arche, on aperçoit le pont de la Tournelle et plus loin le pont de l'Archevêché. La rive gauche est occupée par le jardin Tino Rossi, où a été installé un musée de sculptures modernes.

Côté rive droite, le pont suivant est le pont Marie qui se réfère à l'ingénieur Christophe Marie qui en assura la construction à partir de 1614. C'est lui aussi qui combla le fossé qui séparait l'île aux Vaches de l'île Notre-Dame et fit construire les premières maisons du nouveau quartier. Louis Le Vau et son frère François poursuivirent le travail. En même temps que le pont, Marie construit dessus des maisons, ce qui lui assure un financement pour poursuivre les travaux. Malheureusement, la débâcle à la fin de l'hiver 1658 entraîna une catastrophe et la destruction de deux arches ainsi que des maisons qui étaient dessus. On ne reconstruisit que le pont et en 1757, on interdit les maisons sur les ponts.


Le pont Marie traverse le bras le plus étroit de la Seine dans un environnement planté d'arbres et relativement calme. Cela confère à cet endroit un charme particulier.




Les niches au-dessus des avant-becs n'ont jamais reçu de statue. La gravure à droite, oeuvre de Jean-Baptiste Raguenet (1715-1793) montre le pont en 1757.



Le pont suivant est le pont Louis-Philippe. Là, tout change, le paysage s'élargit et la Seine prend des allures de grand fleuve. C'est simplement que l'île de la Cité plus proche de la rive gauche, laisse plus d'espace à la Seine sur sa droite.
Le pont lui-même a été construit en 1860 par Jules Féline-Romany (1806-1878) et Jules Savarin (1820-1875). Auparavant, un premier pont avait été construit en 1833 par Marc Séguin (1786-1875). C'était un pont suspendu qui enjambait l'île Saint-Louis et rejoignait le quai aux Fleurs sur l'île de la Cité.

 Aujourd'hui le pont est prolongé par la rue Jean du Bellay qui rejoint le pont Saint-Louis reliant les deux îles parisiennes entre elles.



Avant de découvrir le pont Saint-Louis, il est possible d'admirer la vue depuis le pointe aval de l'île Saint-Louis. Sur la photo du milieu, on aperçoit, au loin, la Tour Saint-Jacques, à droite une partie de l'Hôtel-de-Ville et au centre, le pont d'Arcole.
         



 Le pont Saint-Louis est un petit pont piétonnier qui relie donc les deux îles du quai d'Orléans au quai aux Fleurs et se trouve prolongé par le pont de l'Archevêché qui permet d'accéder à la rive gauche.  Le pont actuel est le septième à cet emplacement depuis 1634. Il date de 1970 et ne comporte qu'une seule arche métallique. Sur la photo, on aperçoit au loin la coupole du Panthéon et à sa gauche le clocher de Saint-Etienne-du-Mont.
En poursuivant sur le quai d'Orléans, on arrive au niveau du pont de la Tournelle. Ce pont date de 1928 mais il a été précédé par plusieurs ouvrages construits à partir de 1369. Son nom lui vient d'une tour de l'enceinte de Philippe Auguste située sur la rive gauche. Les architectes qui l'ont construit étaient Pierre et Louis Guidetti. Mis à part la légèreté de l'arche centrale, ce qui frappe dans ce pont, c'est la statue de Saint Geneviève, sainte patronne de Paris qui domine la partie gauche. La statue regarde vers l'Est au grand dam de son auteur Paul Landowski (1875-1961) qui aurait préféré qu'elle soit tournée vers Notre-Dame.
      

Sur la rive gauche, se trouve une des grandes adresses parisiennes: le restaurant de la Tour d'Argent. Il aurait été fondé en 1582.

Le restaurant offre une vue magnifique sur l'île de la Cité et le chevet de Notre-Dame. Au niveau de la rue en restant sur le pont, on peut aussi découvrir un panorama exceptionnel.

A suivre...

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