jeudi 23 novembre 2017

EGLISE SAINT-LOUIS EN L'ILE- PARIS - IVème arrondissement.

Lorsqu'on décida de construire des maisons sur l'île Saint-Louis, il s'avéra nécessaire d'y construire aussi un lieu de culte. En 1623, Christophe Marie y fit bâtir une chapelle qui se révéla trop petite quelques décennies plus tard. On entreprit donc en 1664 la construction d'une église. François Le Vau (1613-1676) commença les travaux mais faute de moyens financiers, dut s'interrompre. Ce n'est finalement qu'en 1726 que l'église fut terminée par Gabriel Le Duc (1630-1696), Pierre Bullet (1639-1716) et Jacques Doucet.
Elle est implantée dans la rue Saint-Louis-en-l'île, faisant le coin avec la rue Poulletier. Coincée au milieu des maisons, elle possède un clocher ajouré et une façade modeste comparée à l'intérieur richement décoré. Elle mériterait également un bon ravalement. L'horloge accrochée au clocher comme une enseigne est insolite.
             




L'intérieur est beaucoup plus spectaculaire puisqu'il a été enrichi de décors au fil des siècles surtout par Napoléon Bossuet, curé de 1864 à 1888 qui vendit sa propre bibliothèque pour financer ses acquisitions.


 Tout de suite en entrant, on est frappé par la chapelle des fonds baptismaux qui renferme un tableau de Jacques Stella (1596-1657) représentant le baptême du Christ (1645) et huit petites peintures sur bois d'école flamande datant de la fin du XVIe siècle et représentant des épisodes de la vie de Jésus.


Ensuite, vient la statue de Saint Louis IX, roi de France. C'est une oeuvre en grès émaillé de Louis Muller (1855-?) qui date de 1897.







En se retournant, on découvre la nef unique mesurant 60 m. de long. Elle est coupée par un faux transept dont la croisée est dominée par une coupole ornée des armes de France.
                




Tout autour se situent des chapelles latérales, dont celle de la Communion ou celle de la Rédemption.







Deux statues remarquables se font face à la hauteur du transept: Une Vierge à l'enfant et une Sainte Geneviève, oeuvres de François Ladatte (1706-1787). Ces deux statues sont les seules à avoir été épargnées par les exactions des sans-culottes pendant la Révolution parce qu'on les utilisa pour personnifier les déesses de la Liberté et de la Raison.
                 

Une icône du XVe siècle d'origine orientale, rapportée de Rome est accrochée à un pilier. Dite Notre-Dame du Bon secours, elle montre une Vierge à l'enfant entourés des archanges Saint Michel et Saint Gabriel tenant les instruments de la Passion.

Les vitraux ne datent que du XIXe siècle du fait des destructions révolutionnaires.

Ceux représentant Saint-Louis et sa mère Blanche de Castille sont dus à Joseph Vigné et datent de 1842.







La chapelle Saint-Louis ornée du vitrail ci-dessus renferme également des reliques du roi saint.
Le plafond, au-dessus du choeur, montre de belles décorations ponctuées de monogrammes du roi.


L'orgue est récent puisqu'il date de 2005 et est dû à Bernard Aubertin, facteur d'orgue dans le Jura.







Avant de sortir, ayons un dernier regard pour un modeste bénitier. Il fut offert par une religieuse qui avait connu une vie extrêmement brillante puisque il s'agit de Louise de La Vallière, favorite de Louis XIV pendant plusieurs années et qui se retira au couvent avant de prononcer ses voeux en 1675.