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vendredi 24 août 2018

PORT DE L'ARSENAL - PARIS - XIIème arrondissement.

Certains lieux parisiens échappent au tumulte et au bruit infernal de la circulation automobile. Tel est le port de l'Arsenal, port de plaisance de la capitale auquel a été ajouté un jardin portant le même nom.


Ce dernier tronçon du canal Saint Martin, débouche de sous la place de la Bastille pour se jeter dans la Seine après une dernière écluse.



L'aménagement en port de plaisance date de 1983.
Mais pourquoi "Arsenal"? Autrefois, à la place du boulevard Morland, il y avait un bras de Seine qui séparait la rive droite d'une île aujourd'hui disparue qui était appelée île Louviers. En 1512, sur la berge on édifia un atelier de fonte de canons et de forgeage de fusils. Des explosifs furent entreposés dans une tour voisine de l'enceinte de Charles V. L'ensemble prit le nom d'Arsenal. En 1843, le bras de Seine fut comblé et l'île rattachée au "continent". Le canal Saint-Martin et le port de l'Arsenal étaient en service depuis 1825, mais à l'époque ce port ne recevait que des marchandises.

 Le port de plaisance offre un beau plan d'eau et de nombreux amarrages où les plaisanciers sont fournis en eau potable et électricité.









Le long du port, le jardin offre une belle promenade ombragée entrecoupée de tonnelles et de décors.
On y entre à partir de la place de la Bastille par une allée au caractère rétro. Le Génie de la Colonne de Juillet veille sur le lieu.
      




 


Au détour d'une allée, on peut découvrir cette baigneuse due à Henry Arnold (1879-1945). C'est une oeuvre qui date de 1929.



vendredi 5 janvier 2018

PLACE DU CHATELET - PARIS - Ier arrondissement.

La place du Chatelet fait la jonction entre le pont au Change et le boulevard de Sébastopol sur l'axe nord-sud qui traverse Paris. Elle doit son nom à une forteresse sinistre qui avait au départ été bâtie par Louis VI le Gros en 1137 à l'emplacement d'un autre bâtiment construit sous Charles le Chauve pour défendre Paris contre les incursions Vikings.

Plus tard Philippe II Auguste agrandit largement cette enceinte,  rendant ce châtelet inutile pour la défense de la ville. Il fut donc dévolu à la prévôté de Paris qui y rendait justice. Il servait aussi de prison dont certains cachots atteignaient l'horreur absolue.
Aujourd'hui, cette forteresse a été démolie depuis 1810 et l'aspect de la place est beaucoup plus riant malgré la circulation automobile bruyante et malodorante.
A gauche, la vue sur la place depuis le quai de l'Horloge. 
A droite, la place vue du quai de la Mégisserie. Au fond, on aperçoit la tour Saint Jacques (voir ici) et au centre, la fontaine.


La fontaine fut édifiée en 1808 pour glorifier les victoires napoléoniennes. Elle est appelée tantôt, fontaine du Palmier (à cause des palmes qui ornent le haut de la colonne) ou fontaine du Chatelet, mais aussi fontaine de la Victoire (pour la statue qui est juchée à son faîte). Elle fut déplacée en 1858 pour ne pas gêner la circulation vers le boulevard de Sébastopol récemment créé. Le socle fut orné à cette occasion de sphinx qui sont en relation avec la mode qui régnait à l'époque de sa création. Sur la colonne, sont inscrits dès l'origine, les noms de plusieurs victoires telles Ulm, Marengo, Pyramides, etc.. Les statues au pied de la colonne représentent la Vigilance, la Force, la Justice et la Prudence.
La fontaine est due à l'ingénieur François-Jean Bralle (1750-1831) et les sculptures à Simon-Louis Boizot (1743-1809).
    






Au sommet, on peut voir la statue de la Victoire due au même sculpteur Simon-Louis Boizot.






En 1862, furent construits les deux théâtres qui complètent le décor de cette place centrale parisienne. D'un côté le théâtre du Chatelet, de l'autre le théâtre de la Ville qui s'appela pendant longtemps théâtre Sarah Bernhardt. Ces deux bâtiments sont dus à Gabriel Davioud (1823-1881) l'architecte le plus en vue sous le second empire.


mercredi 24 février 2016

CANAL SAINT MARTIN - PARIS - Xème arrondissement.

Long de 4,5 km, le canal Saint-Martin traverse le Xe arrondissement reliant le bassin de La Villette (voir ici) au port de l'Arsenal.
En 2016, du 4 janvier au 4 avril, il est l'objet de travaux d'entretien qui ont amené à le vider quasi-complètement. Il s'ensuit quelques clichés qu'on ne pourra pas refaire de sitôt.

Ci-dessous, vue depuis le pont près du square des Recollets, à l'endroit où il sort de son virage. Ce virage est dû au parcours emprunté pour éviter l'hôpital Saint-Louis.
 Là, une écluse sous les échafaudages.
Vue de l'aval depuis l'écluse des Récollets.
Avant de devenir souterrain, le canal passe par l'écluse du Temple.







A partir du mois d'avril 2016, le canal retrouvera son aspect habituel : il y aura à nouveau de l'eau et peut-être aussi des feuilles aux arbres.


Profitons d'être à ce point, au coin du Faubourg du Temple et des quais de Valmy et de Jemmapes, pour voir ce qu'il y a au niveau du sol. -
La canal s'enfonce sous le square Frédérick Lemaître (1800-1876), qui rend hommage à un acteur de talent dont Pierre Granet (1842-1910) a sculpté le buste en 1898.

Face au comédien, de l'autre côté du Faubourg du Temple, se trouve un autre hommage à un personnage typique du Paris du XIXe siècle : la Grisette. Cette statue est due à Jean-Bernard Descomps (1872-1948). Elle représente donc une jeune femme en 1830, ouvrière ou petite main (ici en l'occurrence, fleuriste), qu'on nommait grisette parce qu'elle portait des vêtements gris.
La grisette était une petite personne plutôt fraîche et jolie qui ne gagnait pas grand chose par son métier et se trouvait contrainte à la prostitution occasionnelle. Le mieux qui pouvait leur arriver, c'était de se faire épouser par un homme assez aisé. Mais elles couraient le risque de se retrouver sous la coupe d'un souteneur ou de tomber malade, voire enceinte et de mourir dans l'arrière-salle d'une faiseuse d'anges. Elles ont inspiré des auteurs comme Balzac, Flaubert ou les Goncourt.

vendredi 11 décembre 2015

PLACE DE L'EUROPE - PARIS - 8ème arrondissement.

La place de l'Europe n'a rien de remarquable: pas de monument, pas d'immeuble particulier, pas d'oeuvre d'art majeure à mettre en relief. Et pourtant ! La place de l'Europe a inspiré de grands artistes et il est amusant de comparer ce qu'ils ont produit avec la réalité.
C'est là qu'on peut être convaincu que l'art embellit la vie.
Cette place a la particularité d'être construite sur un pont qui surplombe les voies de chemin de fer qui sortent de la gare Saint-Lazare. A travers les grilles, on aperçoit ainsi l'arrière de la gare surplombé par une pendule et les voies qui s'échappent des bâtiments.
Ce spectacle peu attrayant a pourtant attiré des peintres de talent. Ainsi Gustave Callebotte (1848-1894) et Jean Béraud (1849-1935) ont transformé la réalité en lui donnant des couleurs brillantes. Plus récemment, le photographe Henri Cartier-Bresson (1908-2004) a aussi donné ses lettres de noblesse à ce paysage. On notera que la rambarde a changé entre les deux représentations.


En traversant la place, on aperçoit depuis l'autre côté un point de vue différent sur les rails qui s'éloignent vers l'Ouest par la Tranchée des Batignolles. C'est une étrange saignée dominée par les immeubles depuis lesquels on voit la circulation permanente des trains. Un génie, Claude Monet (1840-1926) a lui aussi sublimé ce lieu et permet d'imaginer ce que devait être pour les riverains le passage des trains à vapeur.









Dans un coin (si on peut parler de coin pour une place circulaire) de la place, se trouve une véritable oeuvre d'art. Elle est si banalisée qu'on ne la remarque plus, surtout entourée de travaux comme sur ces photos. Il s'agit de la station de métro Europe qui a gardé son décor dû à Hector Guimard (1867-1942). Cette station a été ouverte en 1904.
              
         
On en vient tout naturellement à la gare Saint-Lazare dont le hall recouvert d'une verrière monumentale a aussi plusieurs fois inspiré Claude Monet.










Cette dernière vue de la gare Saint Lazare et du pont de l'Europe date de 1868.
Le 29 mai 2018, la place de l'Europe a été rebaptisée place de l'Europe Simone Veil. L'hommage qui est rendu ici à cette dame est dû au fait qu'en dehors de ses autres fonctions, elle fut présidente du parlement européen de 1979 à 1982. La station de métro est également rebaptisée.

jeudi 4 septembre 2014

LA SOURCE DE LA SEINE - SOURCE-SEINE - Côte d'Or.

La ville de Paris ne se limite pas à ce qui se trouve à l'intérieur du boulevard périphérique. Il existe aussi au sein de la Côte d'Or, en pleine Bourgogne, une enclave parisienne: c'est le lieu où la Seine prend sa source.
Lieu de culte depuis deux mille ans ainsi que l'ont révélé les différentes fouilles effectuées depuis 1836, ce site reçut pendant plusieurs siècles la visite de nombreux pèlerins qui y déposèrent des milliers d'ex-voto. Les archéologues datent ces vestiges d'environ 50 avant J.C. à 300 après.
La décision d'acquérir la source de la Seine par la ville de Paris fut prise en 1843. Les bouleversements politiques du moment en sont certainement la cause, il fallut attendre onze ans pour que le projet se concrétise avec l'aval du Baron Haussmann.
En 1865, la grotte fut construite autour de la source. Étrangement, il ne fallut pas moins de trois architectes de renom pour bâtir ce nymphée : Baltard, Daviout et Combaz. On imagine très bien que ces trois célébrités ont dû argumenter longuement auprès de Napoléon III pour faire valoir leur point de vue sur une réalisation somme toute assez rudimentaire.


En 1866, on installa la première statue de  la déesse Sequana sculptée par François Jouffroy (1806-1882). A la suite des destructions de la première guerre mondiale, elle fut remplacée en 1934 par une nouvelle oeuvre (une copie de la précédente?) de Paul Auban (1869-1945).










En voyant ce filet d'eau à peine digne du mot ru qui sort du nymphée, on a du mal à imaginer qu'il s'agit du fleuve que nous retrouverons à Paris après quelques kilomètres et... l'apport de nombreuses rivières.
Le premier pont franchissant la Seine s'appelle Paul Lamarche du nom d'un gardien du site qui exerça ce rôle pendant de nombreuses années.




 
Une autre statue de la déesse Sequana par Eric de Laclos est en préparation.
Ce sculpteur qui habite la commune, a confectionné de nombreux fac-similés des ex-votos trouvés sur le site antique de la source (voir un blog très intéressant en cliquant ici). En regardant ses oeuvres, on remarque une grande ressemblance entre sa Sequana et les trouvailles archéologiques du site.





Et il y a aussi cette oeuvre anonyme et plus modeste dont on ne sait si elle représente aussi la divine Sequana.









Je n'ai pas envie de quitter ce sujet sans évoquer une autre source située à Chatillon sur Seine (à 47 km) qui est beaucoup plus spectaculaire sur le plan naturel. Il s'agit de la source de la Douix qui fut aussi longtemps fréquenté par les Celtes aussi bien pour y vivre que pour y pratiquer un culte. Plus tard, avec le christianisme, la source fut placé sous le patronage marial ainsi que le montre la petite vierge insérée dans la paroi rocheuse.
C'est un endroit magnifique pour son caractère monumental et pour sa sérénité.