vendredi 29 mars 2013

SQUARE EMILE CHAUTEMPS - PARIS - III ème arrondissement.

Square Emile Chautemps situé entre le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Martin, à la hauteur des Arts et Métiers. 3ème arrondissement.

Ce square date de 1858. Il a été créé à la demande d'Haussmann par son collaborateur Jean-Charles Alphand et Gabriel Davioud qu'on retrouve beaucoup dans les créations du Second Empire.
A l'origine, il fut appelé square des Arts et Métiers. Plus tard, on voulut honorer Emile Chautemps (1850-1918), médecin, député puis sénateur, et même éphémère ministre durant quelques mois de 1895. Il fut le chef d'une famille d'hommes politiques, puisque son frère cadet et ses deux fils ont connu des carrières d'élus de la IIIe République.

Au centre du square figure une colonne commémorant les victoires françaises de la guerre de Crimée qui se déroula entre 1853 et 1856 (d'après Jasper Fforde, elle ne se serait achevée qu'en 1985 grâce à Thursday Next, mais ceci est une autre histoire). Au sommet de la colonne on avait placé une statue allégorique représentant la victoire; elle y est restée jusqu'à la deuxième guerre mondiale où elle fut réquisitionnée comme beaucoup d'autres pour être fondue.
De part et d'autre de cette colonne deux bassins sont ornés de statues encadrant des jets d'eau.
            

La Victoire doublement disparue

On peut aussi y voir un buste de Marc Seguin (1786-1875), ingénieur qui mit au point la chaudière tubulaire équipant la première locomotive, et construisit en 1828, à Paris, une passerelle suspendue entre la place de Grève et l'île Saint-Louis (elle sera remplacée par le pont d'Arcole en 1854).







La partie sud du square est bordée par la rue Papin. Dans cette rue, depuis 1861, se dresse le théâtre de la Gaîté-Lyrique édifié par l'architecte Alphonse Cuzin sur le modèle de celui qui avait été démoli lors de la percée du boulevard Voltaire (à l'époque, boulevard du Prince-Eugène).

             


La partie longeant la rue Saint-Martin fait face à l'entrée du Conservatoire National des Arts et Métiers. Ce porche monumental est dû à l'architecte Léon Vaudoyer (1803-1872) qui mit de nombreuses années à présenter son projet définitif. Il fut finalement construit dans les années 1860. les deux cariatides représentant l'Art et la Science sont du sculpteur Elias Robert.

lundi 25 mars 2013

RUE GARANCIERE - PARIS - VI ème arrondissement.

Rue Garancière, 6ème arrondissement.
 Cette rue monte doucement depuis la rue Saint Sulpice derrière l'église du même nom, pour aboutir rue de Vaugirard, devant le palais du Luxembourg.
Son nom lui vient d'un hôtel particulier qui s'y trouvait, lui-même ayant pu tirer son nom d'une teinturerie spécialisée dans la garance (cf. J.Hillairet, Connaissance du vieux Paris).
Cette rue est liée à nombre de célébrités de toutes sortes.

Le début est un peu sombre, à l'ombre du chevet de l'église Saint-Sulpice.
Mais dès le n°3, on découvre un charmant petit hôtel particulier qui fut occupé de 1914 à 1954 (d'après une plaque apposée sur le mur) par Francisque Gay, éditeur, député et ambassadeur. C'est aujourd'hui un hôtel quatre étoiles pour voyageurs.




On ne peut éviter de jeter un coup d'oeil à la monumentale église dont le chevet en impose dans ces ruelles étroites. La chapelle de l'Assomption qui jouxte est sommée d'un pélican de bronze, symbole du sacrifice extrême.
"Lorsque le pélican lassé d'un long voyage, dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux..."; Alfred de Musset (la suite ici)
        

En continuant la montée, on rencontre au n°4 un autre hôtel particulier. Il date de 1624, et a abrité les Filles de la Société de la Vierge. Plus tard, en 1754, c'est là que le célèbre Diable Boiteux a vu le jour : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, évêque, député, ministre à travers quatre régimes successifs et pour finir ambassadeur de France sous Louis-Philippe Ier. Quelle vie! Quel homme!

  





En continuant toujours, on se trouve devant le n°8: l'hôtel de Sourdéac. Il fut construit vers 1640 par l'architecte Bobelini, pour René de Rieux, évêque de Léon en Bretagne. Il passa au neveu de celui-ci, Guy de Rieux, seigneur de Sourdéac. C'est ici, qu'Adrienne Lecouvreur (voir ici 16, rue Visconti) aurait fait ses débuts en mars 1717. Cet hôtel servit de mairie à l'ancien XIe arrondissement de 1818 à 1849. Il est aujourd'hui la propriété de l'éditeur Plon et ce depuis 1854.
Encastrée dans la façade du n°12, une fontaine fut érigée en 1715 par les soins de la princesse Palatine, Anne de Bavière, veuve du détestable Henri de Bourbon-Condé.
En face, au n°9, apparaît l'arrière de l'hôtel du Nivernais ouvrant sur la rue de Tournon. Au n°11, c'est le Petit-Hôtel du Nivernais, qui devint la propriété de la famille Thureau-Dangin dont un des membres fut secrétaire perpétuel de l'Académie Française.











Et nous arrivons au n°17 qui comporte plusieurs mascarons représentant les saisons tandis que celui du porche d'entrée figure Hercule.
   

Arrivé en haut de la montée, pour atteindre la rue de Vaugirard, il faut passer sous une voûte reliant deux bâtiments qui sont des dépendances du Petit-Luxembourg. Cette construction date de 1709 et est l'oeuvre de l'architecte Germain Boffrand pour la Princesse Palatine déjà citée. Elle est ornée de statues insérées dans des niches.
 

Une dernière curiosité toute proche : sous les arcades d'un des bâtiments de Boffrand, scellé dans un mur, on peut découvrir un mètre étalon que la Convention avait fait placer pour la généralisation du système métrique entre février 1796 et décembre 1797. Il y en avait seize dans Paris, et il n'en reste plus que deux, celui-ci qui n'a pas changé de place et un autre, place Vendôme.


vendredi 22 mars 2013

COUR DU COMMERCE SAINT-ANDRE - PARIS - VIème arrondissement.

La cour du Commerce Saint-André (6ème arrondissement)

C'est une voie piétonne très pittoresque qui est comprise entre la rue Saint-André-des-Arts et le boulevard Saint Germain et plus exactement la place Henri-Mondor. Un court embranchement mène aussi à la rue de l'Ancienne-Comédie.
Elle a été percée sur le parcours de l'enceinte de Philippe-Auguste. Aujourd'hui, c'est un lieu fortement fréquenté par les touristes, car certains caractères anciens ont été conservés tel le pavage passablement défoncé, idéal pour se faire une entorse quand on ne regarde pas où on met les pieds.

  Face à la statue de Georges Danton, le n°130 du boulevard Saint-Germain s'ouvre sur un passage voûté, encadré par deux atlantes : l'un représente Hermès, dieu du commerce, l'autre avec son marteau est sans doute Héphaïstos dieu des forgerons et de l'industrie.
A propos de Danton, sa statue n'a pas été érigée par hasard à cet endroit, car c'est ici qu'il habitait.







Plus loin, on découvre un restaurant : le Relais Odéon à l'aspect rétro savamment entretenu.
De nombreuses enseignes aux couleurs attrayantes ajoutent au caractère typique de la ruelle.


               
Plus loin encore, et plus authentique, l'arrière du Procope, plus ancien café de Paris qui conserve la table où venait s'asseoir Voltaire. Il montre des portraits de personnages célèbres du XVIIIe siècle comme ce Piron (1689-1773) qui fut un adversaire dudit Voltaire.


Entre ces deux etablissements, on découvre en face une grille mystérieuse. Que cache-t-elle?
Réponse : la cour de Rohan. Ce nom ne lui vient pas de la ville du Morbihan ni des princes du même nom, mais de la proximité de l'hôtel des archevêques de Rouen derrière lequel elle se trouvait. Généralement fermée, j'ai trouvé un jour la grille ouverte et j'en ai profité.
 
C'est une "double-cour" dont l'autre issue donne sur la minuscule rue du Jardinet.

                        

Mais revenons à la cour du Commerce Saint-André. Ce trois photos finiront d'illustrer l'article qui lui est consacré.
                             

mercredi 20 mars 2013

SUIN (Bourgogne)

Un village de Saône-et-Loire.
Un peu à l'écart de la route N79 qui relie Mâcon à Charolles, Suin est un petit village situé sur une butte s'élevant à 593m.
Evidemment on y vient pour découvrir le paysage alentour, remarquable vu de cette hauteur, mais l'église romane ne peut laisser indifférent.
Le décor extérieur est modeste, ce qui est normal pour une église de village. L'édifice est à l'origine du XIe siècle, mais a été fortement remanié au XIXe, en particulier pour allonger la nef.
    
De la même façon, l'intérieur est assez pauvre, mais on y a découvert de jolies fresques  lors de travaux de restauration en 1997.
              


mardi 19 mars 2013

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA GARDE (Etretat)

Falaise d'Amont, Etretat, Seine-Maritime.

En 1854, le révérend père Michel appelle à construire une chapelle à Notre-Dame de la Garde pour la protection des marins. Les habitants d'Etretat se mettent à la tâche et montent les matériaux nécessaires par le sentier qui escalade la falaise Amont.
Durant le deuxième guerre mondiale, la chapelle est détruite, mais reconstruite en 1950 telle qu'on la voit à l'heure actuelle.
Elle domine le baie et l'effort qu'on est amené à faire pour y monter est récompensé par un paysage magnifique sur la ville d'Etretat et son célèbre rocher à l'aiguille.
 
Derrière la chapelle se dresse la flèche du monument dédié à Nungesser et Coli, les aviateurs qui, en 1927, se sont lancés d'ici pour leur traversée de l'Atlantique et qui se sont perdus en mer (à moins qu'ils aient atteint Terre-Neuve comme certains l'avancent).
 
Dominique, je me suis permis de te piquer cette photo.

La chapelle, telle qu'elle était à l'origine