jeudi 26 avril 2018

ABBATIALE SAINT PIERRE - ORBAIS - MARNE.

Il y a quelque chose de théâtral dans l'impression ressentie lorsqu'on arrive sur la place Jean d'Orbais au coeur du village. L'abbatiale Saint Pierre apparaît au visiteur, imposante, majestueuse, comme un Mont Saint-Michel en réduction.
      

Cet édifice date pour l'extérieur, du XIIe siècle et a été construit dans le style roman tardif.
L'entrée se fait par des passages voûtés.
                               
Ce qui frappe dès l'entrée dans cette église, hormis la haute nef, ce sont les stalles sculptées. Elles datent du XVIe siècle entre 1520 et 1524 et sont l'oeuvre du sculpteur Jean Lhuillier de Mareuil-sur-Aÿ.
                                 


Mais revenons à la nef qui se révèle de style gothique. En effet, si l'abbaye fut fondée en 677, elle fut détruite en 936 par les barbares normands et hongrois. Elle fut reconstruite à partir de 1167 dans le style naissant de l'époque. Jehan d'Orbais (1175-1231) futur architecte de la cathédrale de Reims participa à la reconstruction de l'abbatiale. En 1651, deux travées de la nef s'écroulèrent. Plus tard, en 1804, on continua la destruction de la façade et des deux tours qui la surplombaient.
             
           





 Les deux branches du transept ne sont pas moins belles que la partie centrale.







Plusieurs vitraux du XIIe siècle subsistent. Le plus célèbre est celui de la chapelle de l'abside dit vitrail de l'Alliance. Le bas a été restauré et reconstitué en 1880 pour donner une idée de ce qu'il représentait à l'origine. Autour de Jésus sur la croix, figurent 20 médaillons représentant des scènes de l'Ancien Testament.

Quelques images de l'intérieur de l'abbatiale qui donnent une idée de sa beauté, surtout quand elle est baignée par la lumière.
                     


vendredi 20 avril 2018

CHÂTEAU DE LA LUNE - EPERNAY - MARNE

Angle de la rue Gallice et de la rue de Sézanne.
Quand on évoque Epernay, on sous-entend qu'on va parler de champagne. Mais cette ville n'est pas que ça. Elle a été lourdement martyrisée lors de la première guerre mondiale. Pourtant, quelques édifices ont résisté à la destruction comme ce petit château qui mériterait plutôt l'appellation d'hôtel particulier.
Il fut construit en 1896 ou 1900 (suivant les sources) par un architecte local, Henri Clouet. Le style art-nouveau est complété par des touches néo-gothiques aussi en vogue à l'époque.
Les ornements sculptés sont dus à un Rémois, Pierre ou Paul Berton. Certes, ils n'ont pas la légèreté et la délicatesse du travail d'un Léon Binet (voir ici), mais ils restent typiques de l'art-nouveau.
Le bâtiment aurait été offert par un notaire amoureux à une jeune femme, Léonie Pasquier.
                 



            


Une très belle grille complète l'ensemble. Ces ferronneries proviennent des ateliers Fourni et Montaudon.



mercredi 18 avril 2018

CHATILLON-SUR-MARNE - MARNE

La petite commune de Chatillon-sur-Marne proche d'Epernay s'enorgueillit d'être le lieu de naissance d'un personnage historique : Eudes de Chatillon, à moins qu'il se soit appelé Odon de Lagery, plus connu sous son nom de pape, Urbain II. Celui-ci le 27 novembre 1095, alors en concile à Clermont lança un appel pour que la chevalerie chrétienne s'en  aille libérer les lieux saints de Palestine plutôt que de se taper dessus. C'est ainsi que la première croisade vit le jour dans l'enthousiasme, pour aboutir le 15 juillet 1099 à la prise de Jérusalem. Ce fut l'occasion d'un épouvantable massacre de la population au nom de Jésus Christ, et de l'amour universel.
En 1876, l'archevêque de Reims émit l'idée de créer un monument à la gloire du pape des croisades. Elle reçut l'aval du pape Léon XIII, et une grande statue fut érigée en 1887 à l'emplacement du château féodal de Chatillon. Le monument fut dessiné par l'architecte Edouard Deperthes (1833-1898) et la statue est l'oeuvre du sculpteur Louis-Auguste Roubaud (1828-1906) de moyenne renommée. L'ensemble fait 33 mètres de haut. Naguère, on pouvait même monter à l'intérieur pour admirer le paysage, mais les règles de sécurité ont interdit cette possibilité.
                  

Le paysage est déjà très impressionnant depuis le bord de la colline.Une table d'orientation informe les curieux sur ce qu'on aperçoit dans les environs. Il subsiste un pan de mur de l'ancien château contre lequel a été implantée en 1891, une croix à laquelle on avait fait faire un pèlerinage à Jérusalem. En 2000, elle fut restaurée et à nouveau consacrée.
 



Depuis l'entrée du site, on aperçoit l'église du village dont la majeure partie date du XVIe siècle, bien qu'à l'origine, elle date du XIIe.


Le porche principal donne sur une rue étroite qui empêche de faire des photos d'ensemble. Les deux contreforts de part et d'autre de la double porte sont les seuls vestiges de l'église originelle. On y a ajouté des niches au XVIe siècle. Malheureusement, les statues en ont disparu.
L'ensemble de la façade a été restauré dans les années 1870.


L'intérieur est intéressant par son décor Renaissance, mais les sculptures datent pour la plupart du XIXe siècle. Le choeur central est flanqué à gauche par la chapelle de la Vierge et à droite par la chapelle du saint patron, qui est, évidemment Urbain II.
                    

Les chapiteaux ont été remaniés au XIXe siècle. Le dos de la façade montre les différentes interventions sur la construction qui ont eu lieu au fil du temps.