jeudi 2 août 2018

LES HOSPICES DE BEAUNE - CÔTE D'OR

C'est en 1443, que le chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467)  fonda l'Hôtel-Dieu de Beaune. Il s'appelait Nicolas Rolin (1376-1462) et bâtit cette institution avec sa troisième épouse, Guigone de Salins (1403-1470).
Les deux richissimes époux apportèrent les fonds nécessaires pour construire des bâtiments remarquables dans leur style gothique flamboyant.
A partir de 1452 jusqu'en 1971, il ne cessa d'accueillir des malades indigents. Les soins étaient donnés par des religieuses. C'est un hôpital moderne qui aujourd'hui assure cette mission.
La façade extérieure un peu austère ne laisse pas présager de ce qui se trouve à l'intérieur.
De part et d'autre de la photo du bâtiment, le portrait des fondateurs.
              




Sitôt passé la porte, on arrive dans la cour somptueuse avec ses toits vernissés, ses fenêtres ouvragées, ses galeries, etc.. Les tuiles vernissées sont faites d'argile émaillée par une double cuisson. Les différentes couleurs sont obtenues par l'utilisation de sels minéraux variés.
    
    
Pénétrons d'abord dans l'apothicairerie où étaient préparés les médications. On y voit des étagères remplies de pots en faïence renfermant les préparations ou les herbes médicinales et dans une seconde pièce un alambic.
           
Passons à la cuisine, sa monumentale cheminée, sa cuisinière avec robinets d'eau chaude en col de cygne, sa collection d'ustensiles en cuivre, Le tourne-broche semble animé par un automate, mais en fait c'est un mécanisme complexe qui le fait fonctionner. La cuisine est présentée telle qu'elle était au XIXe siècle.
    
Suivent plusieurs belles salles dont la salle Saint Hugues. Elle est meublée de six lits destinés aux personnes aisées et d'un autel. On y voit aussi plusieurs peintures dues à Isaac Moillon (1614-1673) et un plafond remarquable représentant le miracle de la piscine de Bethesda.


On en arrive à la grande "salle des pôvres" où étaient accueillis gratuitement les malades. Elle mesure 50 m. de long et 14 m. de large. De chaque côté, se trouvent les lits des malades munis de rideaux afin de préserver l'intimité de chacun. Ces lits peuvent être abordés de deux côtés pour la commodité des soins. La chapelle fait partie intégrante de cette vaste salle, tout en étant séparée des malades par un jubé de bois.
        
Le plafond en est remarquable pour sa construction en forme de carène de bateau renversée et ses poutres sculptées et peintes, chacune semblant sortir de la gueule d'un monstre (appelé engoulant). Entre les poutres, des modillons figurent des personnages variés, humains ou animaux.
         
Au-dessus de l'autel dans la chapelle se trouvait autrefois un retable extraordinaire. Il est aujourd'hui installé dans une autre salle afin de le préserver de la lumière du jour et des variations de température. C'est un polyptyque de Rogier van der Weyden (v.1400-1464) représentant le Jugement dernier. Cette oeuvre unique est certainement le clou de la visite des Hospices de Beaune.


 Au centre, dominant l'ensemble, apparaît le Christ entouré d'anges portant les instruments de la passion. En-dessous se trouve Saint-Michel pesant les âmes des défunts. De chaque côté figurent Marie et Jean-Baptiste comme intercesseurs.

  Derrière eux, les apôtres et des contemporains des fondateurs (le duc de Bourgogne, le pape, la fille des Rolin, etc.). Enfin, en bas les morts ressuscités sont répartis entre élus et damnés.





Ce côté du polyptyque n'était visible que les dimanches et les jours de fête. Le reste du temps, les volets latéraux étaient refermés et on ne voyait que l'envers. En 1875, l'oeuvre fut envoyée aux ateliers de restauration du Louvre. On y réussit un exploit: scier les panneaux dans l'épaisseur. On peut donc aujourd'hui, en voir séparément les deux faces.
Dans la même salle, se trouvent d'autres oeuvres intéressantes : des tapisseries et une statue de Saint Antoine, patron de l'Hôtel-Dieu. La tapisserie de Saint Eloi représente celui-ci lors d'un épisode de son hagiographie alors qu'il se vantait d'être le maître des maîtres (voir ici).

        
Enfin, ce vitrail qui est une recomposition appelée "macédoine" faite à partir de divers éléments recueillis d'anciens vitraux du XVe siècle.

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