Le nom de Lucerne d'Outremer provient d'une part du latin "lucerna" qui signifie lampe et d'autre part de la réunion (datant de 1066) entre le duché de Normandie et le royaume d'Angleterre situé de l'autre côté de la Manche et donc d'outremer.
Elle dépendait de l'ordre des Prémontrés
Les bâtiments sont de style roman de la fin du XIIe et du XIIIe siècles. Durant la Guerre de Cent ans, elle subit des destructions importantes et des reconstructions sommaires au XVe siècle. A la Révolution, l'abbaye fut vendue comme bien national. Elle passa de mains en mains pour finir par être prise en charge par l'abbé Lelégard (1925-1994) qui créa une fondation qui continue de s'occuper de la restauration et de la sauvegarde de l'abbaye.
Le premier bâtiment est la porterie, solide construction de granit qui donne accès à une grande esplanade au fond de laquelle se dessine la silhouette de l'abbatiale.
La façade comme l'intérieur de l'abbatiale est sobre, presque austère, comme il convient à une abbaye cistercienne. Elle a reçu une très importante restauration et même reconstruction, comme on le voit sur la photo qui montre son état en 1890.
On y voit quelques belles oeuvres sculptées telles ces statues de saints ou ce lutrin orné d'un pélican, symbole du don de soi. Il date du XVIIIe siècle et est en bois doré.
On y voit aussi ce bas-relief du XVe siècle, des gisants dont celui d'Hasculphe de Subligny et de belles stalles ornées de sculptures.
Il ne reste malheureusement que peu de chose du cloître sinon la possibilité de se faire une idée de sa taille. Il subsiste malgré tout le lavabo qui servait aux ablutions des moines avant qu'ils entrent au réfectoire. Les arcades sont ornées de billettes de même nature que celles du portail d'entrée de l'abbatiale.
Le réfectoire est un important bâtiment tout en longueur couvert par un magnifique plafond en berceau. Un escalier permettait de monter dans le logement des hôtes.
Le cellier situé sous le réfectoire permettait de conserver les vivres. Les moines étaient nourris principalement de poissons frais, salé ou fumé, de légumes, de pain. La viande n'était en principe servie qu'aux malades.
Le vaste logis abbatial date du XVIIIe et a remplacé les précédents qui tombaient en ruines.
Face à lui par rapport à la pièce d'eau se trouve un moulin au toit de chaume.
Le bâtiment des hôtes avant de recevoir les visiteurs de marque, abritaient les frères convers (dispensés de certains offices religieux du fait de leur travail) ou des domestiques salariés.
Un édifice impressionnant qui ne peut être passé sous silence : le colombier. Privilège seigneurial, il comporte 1500 niches ou boulins, ce qui correspond à une capacité de 3000 oiseaux. Nombre jamais atteint, du fait que les terrains avoisinants n'étaient pas assez vastes pour nourrir une telle quantité de pigeons. Les boulins sont aménagés dans l'épaisseur des murs.
Il existe aussi une construction datant de la période où l'abbaye avait été transformée en filature : l'aqueduc qui amenait l'eau nécessaire au travail industriel.
Vestige d'un blason figurant quelque part sur un des bâtiments.
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