vendredi 15 février 2013

LA PLAINE MONCEAU (3) - PARIS - VIIIème arrondissement.

Les hôtels particuliers de la famille Menier.

Le chocolat jusqu'au milieu du XIXe siècle était considéré comme un produit pharmaceutique. Grâce à lui et en changeant cette idée reçue, la famille Menier construisit une immense fortune .
Le premier, Jean-Antoine-Brutus Menier(1795-1853) eut l'idée que le chocolat pouvait être autre chose qu'un médicament. Il loua en 1824, un moulin à Noisiel en Seine-et-Marne pour y installer sa chocolaterie.
Et il commença la commercialisation de masse; ce fut un succès et le début d'une grande aventure industrielle.
Son fils Emile-Justin (1826-1881) prit sa suite et accrut sa fortune. Il se fit construire un hôtel particulier dans  ce quartier neuf à l'époque, au 6, avenue Van Dick avec une aile donnant sur le parc Monceau.

C'est l'architecte Henri Parent aidé du sculpteur Jules Dalou, qui construisit cette énorme bâtisse aux décors surchargés. Emile Menier, en dépit de sa fortune, avait des convictions sociales très en avance sur son temps. L'aspect tapageur de sa résidence parisienne en est d'autant plus surprenant.

Emile Menier eut cinq enfants dont trois seulement vécurent assez longtemps pour atteindre l'âge adulte.

L'ainé, Henri (1853-1913) se fit construire sa résidence en 1880-84 au 8,avenue Alfred de Vigny juste derrière l'hôtel de son père. C'est le même architecte (Henri Parent) qui est à l'origine de ce bâtiment à l'aspect néo-gothique en vogue à l'époque.
 

Le second fils, Gaston (1855-1934) acheta en 1878, un hôtel au 4, avenue Ruysdael à deux cents mètres en traversant le parc. Tout aussi luxueux mais dans un style beaucoup plus sobre, il y fit aménager des écuries en sous-sol et y fit donner des spectacles avec des artistes de renom et où sa femme tenait des rôles importants.







Inconsolable après le décès de son épouse morte en couches en 1892 , il délaissa cette résidence lourde de souvenirs, pour s'installer 61, rue de Monceau dans l'hôtel Camondo qu'il  acheta en 1893.



Le troisième fils, Albert (1858-1899), investit dans des domaines moins pérennes tel que le cirque.

Le patrimoine de la famille Menier ne se limitait pas à ces hôtels prestigieux. Ils avaient à Noisiel non seulement l'usine chocolatière, mais aussi tout le village où les ouvriers et employés étaient logés, ainsi  qu'un domaine avec châteaux dans la même commune. Au voisinage de Noisiel, à Lognes, ils possédaient le domaine du Mandinet et à Bussy-Saint-Martin, le domaine de Rentilly.
En outre, il avaient acquis le château de Chenonceaux (sur le Cher, toujours propriété des descendants) et une île canadienne dans l'estuaire du Saint Laurent, l'île d'Anticosti.

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