lundi 29 avril 2019

CIMETIERE MONTMARTRE - PARIS XVIIIème arrondissement. 3e partie

20, avenue Rachel.

Troisième volet de l'exploration du cimetière Montmartre.
Division 22
En surplomb au dessus de l'ensemble de la division 22 entre l'avenue de Montmorency et le chemin Masséna, se trouve un groupe de tombes intéressantes.

Tout d'abord celle d'Ary Scheffer (1795-1858) peintre d'origine néerlandaise, ainsi que celle d'Ernest Renan (1823-1892) son neveu par alliance, écrivain, philosophe. Peut-être la tombe est-elle aussi celle d'Henri Scheffer (1798-1862) peintre comme son frère. La chapelle serait brillamment décorée à l'intérieur. La maison d'Ary Scheffer, rue Chaptal (9e arrt) est aujourd'hui le musée de la Vie Romantique (voir ici).



 Juste à côté, la tombe d'un écrivain célèbre: Alexandre Dumas (le fils) (1824-1895), dont une maîtresse, Marie Duplessis se trouve non loin (voir ici). C'est elle qui lui inspira l'héroïne de son chef d'oeuvre, la Dame aux camélias. Sa tombe forme une sorte de dais sous lequel un gisant le représente. Au plafond une inscription indique "Je me constituai dans ma vie et dans ma mort qui m'intéresse bien plus que ma vie car celle-ci ne fait partie que du temps, et celle-là de l'éternité". La sculpture est de René de Saint-Marceaux (1845-1915).

 Autre tombe voisine, celle de Laure Permon-Junot, duchesse d'Abrantès (1784-1838). Cette femme fille d'un pourvoyeur de vivres de l'armée, se maria avec le général Jean-Andoche Junot (1771-1813), Elle était réputée pour sa conversation dans les salons à la mode. Elle dépensait beaucoup et était énormément endettée. Devenue veuve, aidée du jeune Balzac, elle se mit à écrire ses mémoires pour préserver quelques revenus. Le médaillon la représentant est de David d'Angers (1788-1856).



En descendant l'escalier, on n'en est pas moins resté dans la 22e division.


Une tombe remarquable est celle de Vatslav Nijinski (1889-1950) qui apparaît représenté dans son costume du ballet Petrouchka (musique de Stravinski). Ce danseur né à Kiev, mourut à Londres après avoir sombré dans la schizophrénie.






Non loin de là, Joseph Samson (1793-1871) était un acteur et un auteur dramatique appartenant à la Comédie Française.








Division 23

Peu de tombes intéressantes pour leur côté monumental ou artistique.


Néanmoins, la chapelle qui accueille la sépulture du professeur Jacques-Joseph Grancher (1843-1907) est particulière pour son aspect circulaire. Ce médecin travailla avec Louis Pasteur sur la vaccination et sur la tuberculose.






 Un autre monument remarquable est la tombe d'Alphonse de Neuville (1835-1885) peintre spécialisé dans les scènes militaires. Il fut particulièrement inspiré par la guerre franco-prussienne de 1870. Sa tombe reprend une image d'un de ses tableaux "le cimetière de Privat" relatif à une bataille du 18 août 1870 que les Français auraient pu gagner si...




Division 24

La tombe de Louis Diémer (1843-1919) est particulièrement élégante avec son buste installé en haut d'une colonne. Il était pianiste et compositeur et s'intéressa beaucoup aux instruments anciens.








Autre musicien, espagnol celui-ci : Fernando Sor (1778-1839). Etrange destinée que celle de cet homme qui avait pris le parti français et dû quitter son pays en même temps que Joseph Bonaparte en 1813. Etabli en France, il eut un grand succès et promut son instrument favori , la guitare. On dit qu'il pourrait être le vrai compositeur du thème de "Jeux Interdits" joué par Narcisso Yépes. Raymond Devos l'évoque dans un de ses sketches, "J'ai des doutes". Sa tombe ne fut identifiée qu'en 1934, ce qui explique le style moderne de la statue qui l'orne.



Division 26
La tombe de Philibert Rouvière (1809-1865) est intéressante pour ses sculptures. Comédien, il est représenté dans son rôle d'Hamlet, (la pièce de Dumas). Le bas-relief est faussement signé Dalou, car l'auteur en est Auguste Préault (1809-1879). Au-dessus, le médaillon présente son masque mortuaire.
                 



Division 27
 La tombe la plus spectaculaire est celle de Jean-Baptiste Baudin (1811-1851). Il s'agit en fait d'un cénotaphe, car son corps a été transféré au Panthéon. En 1851, député, il veut s'opposer au coup d'état du futur Napoléon III. Accusé de s'enrichir avec son indemnité, il bondit sur une barricade en s'écriant "voyez comment on meurt pour 25 francs par jour" et il est touché par la fusillade. Lors du retour de la République, on en fit un héros de la résistance au despotisme. La sculpture est d'Aimé Millet (1819-1891).

Un jolie tombe est celle de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) peintre de scènes familiales théâtralisées et dramatisées. La statue de jeune fille sur le monument évoque un de ses tableaux intitulé "la Cruche cassée". Elle fut installée longtemps après sa mort et elle est l'oeuvre du sculpteur Ernest Dagonet (1856-1926).






Plus sobre, c'est la tombe de Henrich Heine (1797-1856) poète et écrivain allemand réfugié en France en 1831 pour ses idées politiques. Son buste est dû à Louis Hasselriis (1844-1912) sculpteur danois.






Division 29

Une statue monumentale interpelle le promeneur. Elle est sur la tombe de Jean Bauchet (1906-1995) ancien acrobate, qui fut propriétaire du Moulin Rouge et dirigea le Casino de Paris et le Châtelet. La statue intitulée l'Athlète est de Bernard Richard (1932-1997).






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