Non
loin de Tournus, au bord de la Saône, un peu à l'écart des grands
axes routiers qui traversent la Bourgogne, se trouve le charmant
village du Villars qui mérite bien qu'on parle de lui.
En
effet, s'il n'est peuplé que de moins de trois cents habitants, il
compte parmi ses natifs quelques personnages glorieux tels le
musicien Alfred Cortot (1877-1962) (voir ici), l'aviateur Gabriel Voisin
(1880-1973), le sculpteur Désiré Mathivet (1887-1966) ou le général
Jean-Baptiste Debrun (1750-1831). Situé entre la mairie et l'église,
un mur recouvert de plaques commémoratives le rappelle aux
visiteurs.
Ce village tranquille a été construit sur un promontoire rocheux qui domine la Bresse de l'autre côté de la Saône. Il est essentiellement voué à l'agriculture et on peut y voir quelques belles maisons en pierres et de beaux portails.
Au
hasard des rues, on peut y découvrir un puits, un calvaire et aussi
cette belle statue qui pourrait représenter Sainte Marie-Madeleine,
patronne du village ou Sainte Marie l'Egyptienne, ermite qui vécut
quarante sept ans dans le désert avec seulement quelques pains (puisqu'on vous le dit!).
Le cœur du village se trouve sur une place abritée de platanes, devant la mairie et l'église et où subsiste le socle d'une croix portant la date de 1824 et des inscriptions sibyllines. Un peu à l'écart, une fontaine de pierre dispense un peu de fraîcheur lors des fortes chaleurs de l'été.
Néanmoins,
le vrai trésor du Villars est son église romane.
A l'origine, un
prieuré dépendant de l'abbaye de Tournus s'est installé au
Villars. Aux XIe et XIIe siècle fut construite l'église actuelle
qui a la particularité d'abriter deux nefs sous un même toit.
L'église paroissiale d'abord bâtie au XIe ne comportait que quatre
travées. Au siècle suivant, elle fut allongée et on construisit à
côté, l'église conventuelle destinée à accueillir les
bénédictines du couvent qui venait d'être créé.
On peut se rendre compte de l'évolution de la construction avec le plan ci-contre. La partie en vert est la plus ancienne et date donc du XIe siècle. La partie en rouge montre les deux travées qui furent ajoutées plus tard. Les parties en orange ont été construites par la suite au cours du XIIe siècle, c'est-à-dire le vaste porche et l'église des bénédictines.
Le porche imposant donne accès à l'entrée encadrée par des colonnes sculptées. Par une ouverture latérale, on peut aussi apercevoir l'entrée de l'église de bénédictines.
Le chevet se compose de trois absidioles et du clocher commun aux deux nefs.
A
l'intérieur, les murs très dépouillés font ressortir les statues
remarquables qui sont réparties entre la tribune et le choeur.
Dés l'entrée, on est frappé par cette statue de Marie-Madeleine sans doute du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Elle est abîmée au point d'avoir perdu sa fiole de parfum et d'avoir les pieds rongés par l'humidité. Néanmoins, elle a été convenablement restaurée et a retrouvé ses couleurs d'origine.
Plus loin une statuette de Saint-Joseph est disposée dans l'encoignure d'une travée.
De chaque côté de l'entrée du chœur, des autels secondaires ont été installés avec d'autres statues dont cette touchante Sainte Marie-Madeleine en pleurs, serrant contre elle la croix.
Le choeur est meublé d'un autel néo-gothique datant sans doute du XIXe siècle.
Mais tout l'intérêt repose dans le plafond de l'abside, avec sa fresque du XIe siècle, représentant le Christ en majesté encadré par deux anges.
Un
passage à droite permet d'accéder à la deuxième nef désacralisée où sont
présentés maintenant quelques outils et appareils régionaux servant à l'agriculture.
Le
mur du fond comporte des vestiges de peintures murales en cours de
restauration.
Pour compléter cette description du village du Villars, il est indispensable d'évoquer le restaurant appelé l'Auberge des Gourmets. Situé sur la place du village, il est tenu par un chef de renom : Daniel ROGIE. qui propose de délicieux produits sur une carte variée et très abordable.(http://www.laubergedesgourmets.com/).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire