mardi 25 mars 2014

LES CHAISES ET LES BANCS DE PARIS

Aujourd'hui quand on veut s'asseoir dans un espace vert parisien, qu'il s'agisse d'un petit square ou d'un grand parc, on n'a que l'embarras du choix à condition de trouver un siège libre.
Il n'en a pas toujours été ainsi car jusqu'en 1974, pour utiliser les chaises, il fallait payer. C'était une somme dérisoire, évidemment, mais on préférait généralement s'asseoir sur les bancs qui étaient gratuits plutôt que sur les chaises. Sinon, lorsqu'on n'avait pas le choix, le jeu consistait à guetter la chaisière et à s'enfuir avant qu'elle arrive.
Les braves femmes qui faisaient ce dur métier pour un salaire dérisoire ne s'en laissaient pas compter et elles avaient intérêt à avoir du caractère. Cela pouvait donner lieu à quelques disputes.
Un jour, dans le jardin des Champs-Elysées, une dame vénérable qui n'avait rien d'une miséreuse, se reposait sur une chaise. La chaisière passa et se vit refuser le payement qui lui était dû. Elle apostropha sa "cliente" : "On vient faire la jeune fille aux Champs-Elysées et on ne veut pas payer ce qu'on doit !" La dame était partie furieuse mais sans payer.
Aujourd'hui, heureusement, tous les sièges sont gratuits et on peut même se reposer, bronzer ou méditer sur des chaises longues.
Jardin des Tuileries
 L
Il y a aussi les bancs, tels ceux qu'on voyait déjà il y a plus d'un siècle, ceux plus modernes en fonte et bois, et maintenant tout en métal qu'on ne trouve pour l'instant qu'au Jardin des Plantes.
 
Justement, à propos du Jardin des Plantes, depuis quelques années, cet endroit prestigieux pour la promenade et la culture propose à ceux qui le veulent et qui en ont les moyens financiers de parrainer un banc. Ce n'est effectivement pas à la portée de toutes les bourses, mais le généreux donateur peut faire apposer sur "son" banc une petite plaque métallique avec l'inscription de son choix. 
On y découvre ainsi des messages émouvants d'amoureux dont la mémoire est restée fidèle à leur chère disparue.
Dans les jardins du Palais-Royal, en 2016, Michel Goulet (sculpteur québécois né en 1944) a présenté un nouveau genre de siège. Les fauteuils métallique de même types que les autres, sont reliés entre eux par une tablette sur laquelle repose un faux objet usuel (harmonica, jumelles, etc.). Sur le dossier on peut lire un fragment de poème ou un aphorisme d'une personne célèbre. On appelle ces nouveaux sièges, des confidents.
 

Palais Royal

2 commentaires:

  1. L'idée des bancs dédicacés est un emprunt à l'Angleterre, je crois. Quelle bonne idée...
    Dans mon cinéma favori de Dijon, chacun a ainsi pu acheter (et orner d'une plaque) un fauteuil de la grande salle.
    Et les bancs de Dijon, verts, ont pour pieds des dragons de métal.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est une bonne idée, mais il est dommage que les tarifs soient vraiment dissuasifs.
      Autrefois, on possédait ce genre de privilège dans les églises. Maintenant, c'est dans les cinémas :o)

      Supprimer