vendredi 20 septembre 2013

HÔTEL DE VILLE DE PARIS - IV arrondissement.

L'Hôtel-de-Ville de Paris malgré son aspect Renaissance date de 1882.
Incendié et détruit en mai 1871 par les Communards, il fut décidé de le reconstruire dès la paix revenue. Les architectes Théodore Ballu et Edouard Deperthes remportèrent le concours et rendirent à l'édifice son style d'origine.
En revanche, et ce n'est pas incompatible, à l'intérieur, la décoration est nettement IIIème République. C'est-à-dire un style issu du Second Empire, chargé d'ornements, de dorures et de symboles destinés à glorifier la France et les Français et qui s'inspire de tous les styles du passé. C'est ainsi qu'on a vu tout au long de cette époque, des édifices néo-gothique, néo-roman, néo-renaissance ou néo-classique.
Même les amateurs de simplicité et de dépouillement ne peuvent nier le côté imposant de l'édifice.
Façade est sur la rue de Lobau
Dès l'entrée, on se trouve dans l'ambiance avec une volonté manifeste de faire dans le grandiose. L'escalier qui suit n'y échappe pas et pourtant, il n'est que secondaire.

                         

De nombreux artistes (peintres, sculpteurs, verriers, etc..) participèrent à la décoration. Ainsi, le peintre symboliste Pierre Puvis de Chavannes eut même l'honneur de se voir attribuer un salon entier qu'il orna de deux tableaux monumentaux, l'Hiver et l'Eté.
 
Un autre artiste s'est vu attribué un salon : il s'agit du peinte Georges Bertrand (1849-1929) auteur des décors du plafond et des scènes champêtres au dessus des portes.
Ce salon dédié aux activités humaines des campagnes est aussi décoré de statues sur le même thème. Ainsi la chasse par Louis-Ernest Barrias ou les vendanges par Gustave Crauk (1827-1905).
 


On peut conclure en voyant ces oeuvres que l'art idéalise beaucoup ses sujets. En effet, il est difficile de comparer ce laboureur triomphant avec le pauvre bougre peinant derrière sa charrue et insultant ses boeufs pour les faire avancer; ou de rapprocher le spectacle de cette charmante chasseresse à la poitrine épanouie de celui d'un vieux chasseur plastronnant devant son tableau de chasse sanguinolent.





Au hasard de l'avancée dans le dédale des couloirs, on est souvent amené à passer dans une galerie éclairée par des vitraux destinés à mettre en lumière (c'est le cas de le dire!) les métiers de l'artisanat ou les prévôts de l'histoire parisienne. Les habitués de ce blog connaissent mon penchant pour les taches de lumières venues des rayons du soleil traversant les vitraux. J'ai eu la bonne surprise d'en découvrir, colorant le buste d'un prévôt du XVe siècle, Jean Jouvenel des Ursins (1360-1431). Cet illustre personnage connut une carrière bien remplie et fut le père de seize enfants dont deux archevêques et un chancelier royal.
                    

Les fenêtres devant lesquelles on passe ne sont pas toutes en vitrail. Certaines offrent une vue sur la cour intérieure, d'autres apportent une vue originale sur l'Île de la Cité et la statue d'Etienne Marcel.

                   

Le plus spectaculaire de l'Hôtel de Ville de Paris est sans conteste la salle des fêtes. C'est la pièce d'apparat où les architectes n'ont rien négligé pour inonder le visiteur de dorures, de statues, de peintures, de décors tous plus exubérants les uns que les autres.
 

  




Un autre lieu magnifique de l'Hôtel de Ville est la bibliothèque. Elle est située au quatrième étage accessible par un modeste escalier étroit. Sa salle de lecture est impressionnante.

 La bibliothèque détruite en 1871 fut reconstituée à partir de 1872 et compte 600 000 volumes, ainsi que des fonds photographique et de dessins de 10000 pièces chacun.



Evidemment, on ne peut rester indifférent à la salle du conseil; c'est là que se tiennent les réunions du conseil municipal.
 
Présidés par le maire, des débats plus ou moins houleux se tiennent ici environ une fois par mois durant deux à trois jours consécutifs.



Avant d'arriver dans le Saint des Saints, alias le bureau du maire, il faut rendre visite à la salle de lecture des conseillers. De dimensions réduites, elle est décorée de peintures dues au peintre académique Edouard Detaille et d'une statue émouvante représentant Turenne enfant par Lucien-Benoit Hercule. On peut aussi voir cette statue rue de Turenne à l'angle formé avec la rue de Normandie.



Et voilà maintenant l'instant solennel où nous découvrons le bureau du maire de Paris. On peut constater l'éclectisme de ses goûts, puisque le mobilier et la décoration mélangent hardiment le classique, le moderne et le contemporain.
On ne peut conclure cet article sans parler du grand escalier d'honneur. Avec ses marches de marbre, il semble très dangereux pour les femmes de le pratiquer en talons aiguille (et encore plus pour les hommes qui y sont moins habitués).

 




Je prie mes lecteurs d'avoir de l'indulgence pour la qualité des photos présentées : à l'intérieur, la lumière était très faible malgré le beau temps. Pour voir de meilleures photos de l'intérieur de l'Hôtel de Ville de Paris, cliquez ici

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