lundi 27 mai 2013

GACE (Orne) Le Château.

Château de Gacé dans l'Orne.

La petite ville de Gacé peut s'enorgueillir de posséder un très beau château, très bien conservé, au point qu'il sert maintenant de mairie et de musée. Ce dernier est un peu particulier puisqu'il est consacré à une femme dont le seul mérite est d'avoir inspiré un chef-d'oeuvre de la littérature française : Marie Duplessis.

Le château fut construit au XIIe siècle puis agrandi et fortifié au XVe par les Anglais qui l'occupaient. En 1449, Charles VII est en pleine reconquête de son royaume et c'est Arnaud Amanieu d'Albret d'Orval qui reprend Gacé.
Plus tard, en 1800, il fut brièvement pris par les Chouans.

 

Mais, j'en arrive à la Dame à qui est consacré le musée. Elle eut une destinée extraordinaire, d'un très grand romantisme et pourtant réelle.
Née Rose Alphonsine Plessis, en 1824, à Nohant-le-Pin, elle vécut ses premières années dans la pauvreté et la maltraitance. Ses parents mal assortis, se séparèrent de bonne heure et sa mère mourut quand la petite Alphonsine n'avait que huit ans. Elle aurait perdu sa virginité à douze ans avec un garçon de ferme.
Après avoir travaillé comme servante d'hôtel à Exmes, son père la fait embaucher à quatorze ans dans une fabrique de parapluie à Gacé. Elle n'y reste que quelques mois et est envoyée à Paris pour travailler dans un magasin de chapeaux. Elle est belle et gracieuse. Elle est intelligente aussi, et apprend à lire et écrire. La vie parisienne lui fait entrevoir un autre monde. Un restaurateur du Palais-Royal nommé Nolet, en fait sa maîtresse et l'installe rue de l'Arcade. Un an plus tard, n'ayant plus les moyens de l'entretenir, il se sépare d'elle; elle devient alors une vraie courtisane.
Elle change son prénom en Marie et ajoute une particule à son nom. Elle devient Marie Duplessis et fréquente le tout-paris. Autodidacte et suffisamment intelligente et fine, elle est capable de soutenir des conversations avec des lettrés et des bourgeois aisés. Son charme considérable lui fait conquérir tous les coeurs.
Elle devient la maîtresse d'Alexandre Dumas fils pendant un an ainsi que de Franz Listz qui lui fut très attaché.
En février 1845, à vingt-et-un an, elle se marie à Londres au comte de Perrégaux. Ils ne vivront jamais vraiment ensemble d'autant que la famille du comte est résolument contre cette mésalliance.
Elle est au fait de la gloire, mais, depuis plusieurs années, un mal terrible la ronge: la tuberculose. Elle passe sa dernière année de médecin en médecin, et de créancier en créancier.
Elle meurt à vingt-trois ans en février 1847, presque seule et dans le dénuement. Seuls son mari et le comte von Stackelberg l'assistent dans ses derniers instants.
C'est là que sa gloire va atteindre l'éternité quand Alexandre Dumas, inspiré par sa vie écrit "la Dame aux Camélias" qui rencontre un énorme succès confirmé par le triomphe de la pièce de théâtre qui suit.
Il existe plusieurs portraits de Marie Duplessis, mais celui-ci m'a paru le plus touchant dans sa simplicité.


2 commentaires:

  1. Bonjour Michel

    Très intéressant blog. Une idée de ce que j'ai raté durant ce W.E

    Amicalement Quercus Richard

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    1. Merci Richard,
      Il est dommage que ma mobilité réduite m'ait empêché de récolter un stock de photos suffisant pour en inonder le blog.
      Amicalement.

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