Le Petit Palais est indissociable du Grand Palais et du Pont Alexandre III. Ils ont été construits quasi en même temps et constituent un magnifique ensemble complété par la perspective de l'esplanade des Invalides (voir ici et ici).
Le Petit Palais est l'oeuvre d'un architecte talentueux, Charles Girault (1851-1932) et il fut construit pour l'Exposition Universelle de 1900 qui fut une sorte de glorification de la Troisième République.
Le portail d'entrée est à la fois monumental et précieux. Il est rehaussé de statues représentant "la Ville de Paris protégeant les arts" de Jean-Antoine Injalbert (1845-1933) sous les traits d'une femme tenant un navire dans ses bras et entourée des muses.
Au pied du perron, de chaque côté figurent des groupes, l'un à droite de Maurice Ferrary (1852-1904) représente la Seine et ses affluents. L'autre à gauche de Louis Convert (1860-1815) représente les Quatre Saisons sous la forme de jeunes femmes tenant des produits de la terre.
La longue façade de part et d'autre du portail, s'étend symétriquement sur presque 150 mètres.
Entre les colonnes de la façade apparaissent des bas-reliefs et de magnifiques ferronneries dessinées par l'architecte lui-même.
L'intérieur n'est pas moins soigné et on est frappé dès l'entrée par le décor des plafonds dont les peintures tranchent sur les stucs blancs qui les entourent. Ces décors ont été réalisés entre 1903 et 1925, et donc bien après l'inauguration du bâtiment.
Plusieurs peintres ont travaillé sur ces plafonds: Alfred Roll (1846-1919), Fernand Cormon (1845-1924), Ferdinand Humbert (1842-1934), Georges Picard (1857-1943) ou Albert Besnard (1849-1934).
A l'arrière du bâtiment principal se trouve le jardin disposé en demi-cercle avec d'un côté un péristyle au décor somptueux, tant par son plafond peint que son sol en mosaïque. De l'autre côté le pavillon central est dominé par un dôme.
Le plafond est dû à Paul Baudoüin (1844-1931), un élève de Puvis de Chavannes et instigateur du renouveau de la fresque.
D'autres éléments du décor intérieur ont une grande importance : les deux magnifiques escaliers dont les dessins ont été réalisés par Charles Girault lui-même. Au pied de ces escaliers, les salles présentent des oeuvres de deux grands sculpteurs : Jules Dalou (1838-1902) et Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875). (voir ici pour Carpeaux et ici pour Dalou).
Les oeuvres de Dalou sont notamment la maquette en plâtre patiné du "Triomphe de la République", une "Vérité" forcément toute nue et la maquette de la "Bacchanale" dont l'original figure dans le jardin des serres d'Auteuil.
Pour Carpeaux, il y a le bronze représentant l'extraordinaire "Ugolin et ses fils", le "Pêcheur à la coquille" et "le Chinois".
Ces oeuvres sont très variées allant du gothique à l'art-déco. Quelques uns des plus grands artistes sont représentés dans ces collections.
En peinture, on peut citer : Claude Monet (1840-1926) avec ce tableau "Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, effet d'hiver" de 1880, qui rappelle huit ans plus tard, "Impression, soleil levant" qui donna son nom aux impressionnistes.
Ce Toulouse-Lautrec (1864-1901) un peu inattendu par rapport à ses sujets habituels.
Ce portrait délicat dû à Berthe Morisot (1841-1895) intitulé "Jeune fille en décolleté, la fleur aux cheveux".
Cette "Femme au bouquet" de Félix Vallotton (1865-1925), dont la robe de velours chatoie.
Il y a aussi ce portrait célèbre de Sarah Bernhardt par son peintre préféré, Georges Clairin (1843-1919).
Les XIVe et XVe siècle ont aussi leurs oeuvres telles celles-ci, venues de Flandre ou d'Allemagne.
Pour la sculpture, on peut citer Aristide Maillol (1861-1944) dont on peut admirer beaucoup de statues aux Tuileries.
Cette maquette de statue de "Dante" par Jean-Paul Aubé (1837-1916) dont l'original est devant le collège de France.
Cette Bacchante d'Auguste Clésinger (1814-1883) qui ressemble terriblement à sa "femme piquée par un serpent" exposée au musée d'Orsay.
Ce vase de Jules Dalou intitulé Ronde d'enfants, dont un autre exemplaire se trouve à la Piscine de Roubaix (voir ici)
Au fond, on aperçoit un portrait d'Adolphe Alphand par Alfred Roll, dont on a parlé plus haut.
Alphand fut le concepteur des espaces verts de Paris sous le second Empire.
Il y a aussi cette surprenante statue de femme en marbre qui ne porte aucun renseignement sur son auteur.
Pour le mobilier, il y a par exemple, dans une galerie lambrissée, cette chaise à porteur et ce bureau dit "Mazarin" de Nicolas Sageot (1666-1731) datant du début du XVIIIe siècle.
Cette pendule à orgues assortie d'un concert de singes, faite de bronze doré et de porcelaine a été conçue par l'horloger Jean Moisy (1714-1782) et l'orfèvre Jean-Claude Chambellan Duplessis (soit 1699-1774 ou 1730-1783) vers 1755-1760.
On terminera par la statue se trouvant dans le hall d'entrée intitulée "Gloria Victis" et due à Antonin Mercié (1845-1916). Cette sculpture réalisée après la défaite française de 1870, veut montrer que même vaincue, la France restait glorieuse.
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