L'abbaye royale de Chaalis se trouve près d'Ermenonville, juste en face du parc de la Mer de Sable.
C'est le roi Louis VI dit le Gros ou le Batailleur qui a voulu cette abbaye en 1137, peu avant de mourir. Les douze premiers moines qui vinrent s'y installer sous la conduite d'André de Baudement venaient de l'abbaye de Pontigny (Bourgogne).
L'abbaye connut une grande prospérité grâce à la protection et aux dons des rois de France, jusqu'au XVe siècle où elle connut un déclin dû à la baisse des vocations.
Au XVIe siècle, l'abbaye change de statut qui devient en commende, c'est-à-dire que les abbés peuvent être des laïcs et qu'ils bénéficient des revenus de l'abbaye. Le premier abbé commendataire est Hippolyte d'Este (1509-1572) qui fait venir le peintre italien Le Primatice (1504-1570) à partir de 1540. Celui-ci réalise des fresques dans la chapelle des abbés.
Au XVIIIe siècle, les difficultés financières s'accumulent et Louis XVI décide de fermer l'abbaye en 1786. A la Révolution, elle est vendue comme bien national à Pierre Paris qui n'utilise que les bâtiments neufs comme habitation. Le reste dont l'abbatiale devient une carrière de pierres.
Puis le domaine passe de mains en mains jusqu'à échoir à Mme Rose de Vatry (1802-1882) qui va lui redonner du lustre. Finalement, c'est sa protégée, Nélie Jacquemart (1841-1912) veuve d'Edouard André qui l'acquiert en 1902. A sa mort, celle-ci lègue le domaine à l'Institut de France qui en est toujours le propriétaire. La condition de ce legs était qu'aussi bien son hôtel parisien que le domaine de Chaalis deviennent des musées abritant les collections réunies par son mari et elle.
L'ENTREE DU DOMAINE
On aperçoit à travers les grilles, les ruines de l'abbatiale.
L'allée ombragée par les tilleuls mène aux ruines de l'abbatiale et à la chapelle des abbés.
L'ABBATIALE
Il est difficile de se repérer dans les ruines de l'abbatiale, compte tenu de l'état de la construction aujourd'hui. Néanmoins, il est très agréable de se promener à l'intérieur de ces vestiges d'où se dégage un grand romantisme.
LA CHAPELLE
Derrière l'abbatiale, on découvre la chapelle privée des abbés datant du XIIIe siècle et fortement restaurée et remaniée au XIXe siècle. Vue de l'extérieur, la porte est surmonté d'une rosace flamboyante murée à cause de la fresque intérieure.
Les gargouilles ont été ajoutées lors de la restauration de 1881. Elles sont dans le goût extravagant de l'époque qui exagérait le côté fantastique des constructions médiévales. C'est l'architecte Edouard Corroyer (1835-1904) élève de Viollet-le-Duc, qui présida aux travaux. Les gargouilles ont été dessinées par les frères Balze, Paul et Raymond, peintres de leur métier.
La chapelle est une simple nef complétée par une abside recevant le choeur. De hautes fenêtres éclairent l'intérieur dont les murs sont décorés par Paul Balze, en trompe-l'oeil évoquant des tentures surmontées des armoiries des abbés qui se sont succédé jusqu'à la Révolution. Des cénotaphes et des pierres tombales sont disposés également le long des murs.
Le véritable trésor se trouve dans les fresques dues au Primatice (Francesco Primaticcio 1504-1570).
La contre-façade est ornée d'une magnifique Annonciation, le plafond présente les portraits des apôtres et des Pères de l'Eglise et le choeur est surmonté d'anges portant les symboles de la Passion.
Le mobilier de la chapelle se compose essentiellement de l'autel sur lequel est installé un retable datant du XVIe siècle dont l'ornementation est une sculpture représentant les douze apôtres. Il y a également la tombe et le gisant de Nélie Jacquemard par Denys Puech (1854-1942). Elle est représentée tenant une palette, car elle fut une portraitiste renommée jusqu'à son mariage en 1881. Derrière ce monument, se trouve un lavabo qui semble avoir été largement remanié au XIXe siècle.
LA ROSERAIE
Non loin derrière la chapelle, se trouve la roseraie cernée de murs qui fut créée à la demande de d'Hippolyte d'Este sans doute par l'architecte Sebastiano Serlio (1475-1554). Elle abrite une centaine de variétés de roses, des clématites et d'autres plantes variées.
Au centre, une vasque d'époque Renaissance a été installée à la demande de Nélie Jacquemard.
LE CHATEAU-MUSEE et AUTRES DEPENDANCES
Le château date du XVIIIe siècle. Il devait comporter trois ailes mais une seule fut construite. Le bâtiment resta inachevé jusqu'à ce que Rose de Vatry le termine un siècle plus tard. C'est aujourd'hui un musée qui abrite les collections Jacquemard-André.
Derrière se déploie le parc orné de statues. Sur le côté, se trouve une orangerie.
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