dimanche 29 mars 2015

LA PISCINE - Musée - ROUBAIX - Département du Nord

Il y a de nombreux exemples de reconversions réussies, et une des plus belles est certainement celle du Musée d'Art et d'Industrie André Diligent, ou autrement dit, de la Piscine de Roubaix. Il faut reconnaître qu'on partait d'un bâtiment remarquable.
C'est en 1922 que le maire de Roubaix, Jean Lebas (1878-1944), charge l'architecte Albert Baert (1863-1951) de construire une piscine. Il mit dix ans à arriver à bout de cette oeuvre. Le résultat fut à la hauteur des ambitions de l'équipe municipale.
De style art-déco, elle offrait au public un bassin olympique de 50 mètres, ainsi qu'un établissement de bains-douches très important à cette époque où les logements étaient très peu équipés.
Elle resta en activité plus de cinquante ans, jusqu'en 1985, où elle fut fermée pour des raisons de sécurité. Cinq ans plus tard, le conseil municipal décida de sa transformation et chargea Jean-Paul Philippon de convertir ce bâtiment en musée. Ce qui fut accompli en 2001. Là encore, c'est une totale réussite à tout point de vue. Par un travail remarquable, le bassin a été converti en salle d'exposition, et les anciennes cabines placées autour ont été conservées pour se transformer en vitrines pour les petits objets et les tissus.
La façade extérieure de briques offre peu d'intérêt, et l'approche se fait en découvrant quelques oeuvres contemporaines disposées sur la pelouse.
 


En revanche, l'intérieur est magnifique aussi bien par l'harmonie des volumes que par la douce lumière qui baigne l'ensemble.
     
L'idée de conserver un plan d'eau réduit par rapport à la taille originale du bassin et de disposer de grandes sculptures autour, donne un résultat infiniment séduisant. De plus, il est possible de voir les oeuvres de dos en longeant la galerie qui surplombe légèrement le bassin. On peut voir sur la photo de droite que le bord recouvert de céramique de l'ancien bassin a été conservé avec bonheur.

Les sculptures présentées sont des oeuvres variées d'artistes des XIXe et XXe siècles:
Le Faucheur d'Henri Bouchard (1875-1960) datant de 1906, le Grand paysan (1897) de Jules Dalou (1838-1902) ou Friedrich Haendel (1874) par Jean-Jules Salmson (1823-1902). A gauche de cette dernière on aperçoit une statue représentant Lully par Pierre-Alexandre Schoenewerck (1820-1885) et plus loin une Jeune fille à la fontaine du même artiste.  Ces deux représentations de compositeurs sont des plâtres originaux destinés au décor de l'Opéra de Paris.
           

Plus loin, deux oeuvres très différentes : Sainte Germaine par Alexandre Falguière (1831-1900) et les Nymphes de la Seine par Alfred Boucher (1850-1934), une oeuvre réalisée avec le concours de la Manufacture Nationale de Sèvres pour une fontaine destinée à l'exposition universelle de 1900
                                    


A l'extrémité de cette vaste salle, un grand portique ferme le belle perspective du bassin. Réalisé en grès cérame pour l'exposition internationale de Gand de 1913, il est dû à Alexandre Sandier (1843-1916) directeur artistique de la Manufacture de Sèvres.

 Si on passe sur la "rive d'en face", on découvre d'autres oeuvres plus modestes comme ces beaux vases dus à Alexandre Sandier et Jules Dalou, tous deux évoqués plus haut. Le vase de Dalou s'appelle la Ronde d'enfants. Pour celui de Sandier, le socle qui le supporte est encore plus admirable que le vase lui-même.



 Les galeries latérales nous montrent d'autres oeuvres variées où l'on peut voir des céramiques de Picasso, des costumes anciens, mais aussi découvrir des oeuvres simplement décoratives ; ainsi ces panneaux de céramique et ces vitraux signés de grands verriers. Les céramiques sont d'Alfred Boucher évoqué plus haut. Le premier vitrail est dû à Théophile Laumonnerie (1863-1924) et se nomme "Souvenir d'automne". Le second est dû à Jacques Gruber (1870-1936) le plus célèbre des verriers de l'art-nouveau.




                      
Il n'est évidemment pas possible de décrire les centaines d'oeuvres que l'on peut voir dans ce musée. Néanmoins, en voici encore quelques unes jugées intéressantes sans pour autant porter de jugement de valeur sur les autres.


Ce buste de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), intitulé "Pourquoi naître esclave". ou cette petite sculpture animalière de Antoine-Louis Barye (1795-1875).






A gauche un buste de Jean Lebas, maire à l'origine de la construction de la Piscine par Alexandre Descatoire (1874-1949), Jules Dalou par Auguste Rodin (1840-1917) et le Prince Impérial par Jean-Baptiste Carpeaux.
                         


La peinture est aussi mise en valeur tout au long des salles d'exposition situées au premier étage.
 On peut citer quelques toiles au hasard de la visite, telle celle-ci qui montre avec un grand réalisme le travail des ouvrières de la laine dans "Scène de triage de la laine" de Théodore Gueldry (1858-1845) ou cette autre de Charles Hoffbauer (1875-1957) qui s'intitule très simplement "Sur la plage" et qui rappelle un peu les atmosphères d'Eugène Boudin.

 Une petite salle est consacrée à un peintre belge spécialiste de scènes historiques, Jean-Joseph Weerts (1846-1927) où on peut voir sa représentation de "la Mort de Marat" ou de "la Nuit dramatique de 9 au 10 thermidor", ainsi qu'un buste le représentant par Alexandre Descatoire.



Pour terminer cette brève présentation de ce magnifique musée, citons ce tableau de Rémy Cogghe (1854-1935) un peintre académique belge installé à Roubaix et qui décrit à merveille l'atmosphère survoltée des combats de coqs. Le tension se lit sur les visages de spectateurs de toutes conditions qui sont autour de l'arène.





L'entrée du musée.

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