La rue Férou prolonge la rue Henri de Jouvenel qui commence elle-même place Saint Sulpice. Elle rejoint la rue de Vaugirard face au Musée du Luxembourg.
Elle fut créée en 1517 sur des terrains appartenant à un certain Etienne Férou, procureur.
Tant qu'elle se nomme Henri de Jouvenel, cette rue longe le mur est du Centre des Finances Publiques, ancien séminaire de Saint-Sulpice. Et depuis juin 2012, ce mur est recouvert d'un poème d'Arthur Rimbaud, "Le Bateau Ivre".
Véritable curiosité, ce décor est dû à une association néerlandaise, la fondation Tegen-Beeld et est l'oeuvre de Jan Willem Bruins.
Le N°6 abrita les amours du jeune Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord alors séminariste juste à côté. Il y retrouvait une comédienne Dorothée Dorinville dite Luzy. C'est un magnifique hôtel particulier orné de bas-reliefs qui ne sont pas sans rappeler ceux qui ornent la Fontaine des Quatre Saisons, rue de Grenelle.
Ladite Luzy habita cet hôtel de 1770 jusqu'à 1785. Elle fut aussi courtisée par le poète Claude Joseph Dorat qui lui consacra comme il se doit un poème.
C'est aussi dans cet hôtel que vécut Henry de Jouvenel (1876-1935) raison pour laquelle on donna son nom au bas de la rue. Ce journaliste et homme politique fut l'époux de Colette de 1912 à 1925. Il fut plusieurs fois ministre et sénateur.
Au n°4, a vécu Jacques Prévert (1900-1977) alors âgé de sept à neuf ans. Ce bâtiment était à l'origine l'hôtel François Mahé de la Bourdonnais, gouverneur des Mascareignes.
Il fut construit au XVIIIe siècle.
Depuis la rue de Vaugirard, on aperçoit au bout de cette rue étroite, les tours de Saint-Sulpice légèrement masquées par les branches d'un arbre.
Autres anecdotes sur la rue Férou :
au n°9, fut caché quelques jours, Lavoisier alors qu'il était recherché par le tribunal révolutionnaire. Ne supportant pas l'amie qui l'hébergeait, il s'échappa et du coup fut arrêté et guillotiné le 8 mai 1794. Ayant demandé un sursis pour terminer ses travaux, il se vit répondre par le président du tribunal (un génie dans le genre) : "la République n'a pas besoin de savants, ni de chimistes".
Au 11, se trouvait le couvent des bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement où des religieuses priaient jour et nuit, la corde au cou et un flambeau en main, pour faire amende honorable des outrages commis sur le Saint-Sacrement. Le couvent a été déplacé en 1699.
Au n°15, vécut le peintre Henri Fantin-Latour.
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