Ce ne fut pas le cas de Noyers-sur-Serein (prononcer "noyère").
Ce village dont on m'avait dit qu'il était magnifique se révéla encore mieux que je l'imaginais.
Tout d'abord, un peu d'histoire: au Moyen-âge, les seigneurs de Noyers furent parfois des personnages puissants. Ainsi Guy de Noyers fut archevêque de Sens, et par là-même primat des Gaules; il fut amené à couronner Philippe-Auguste en 1180. Plus tard Clérembaud construisit une muraille autour du château et s'en fut en croisade. Le plus considérable des seigneurs de Noyers fut Miles X qui devint maréchal de Philippe le Bel en 1303 et qui devint grand Bouteiller de Philippe VI de Valois. En 1346, à Crécy, comme le roi, il échoua à retenir l'assaut de la Chevalerie qui se fit tailler en pièces par les Anglais.
Plus tard, par absence de descendance, la seigneurie passa au duc de Bourgogne. Durant les guerres de religion, le prince de Condé, chef des Huguenots, s'y réfugia avant d'en être chassé. Pour finir, Henri IV décida de démanteler le château.
Le village déclina petit à petit jusqu'à l'époque moderne où le tourisme le réveilla.
Bien que les ruines du château soient encore impressionnantes, je ne parlerai ici que du village, car celui-ci conserve une vie active et des bâtiments anciens, pour la plupart du XVe siècle, tout à fait remarquables.
Tout d'abord, on découvre les rives du Serein, petit affluent de l'Yonne dont un des méandres enserre le village. Passé le pont qui l'enjambe, on entre dans la ville par la porte Peinte ou Porte d'Avallon.
On arrive alors sur la place de l'Hôtel-de-Ville, dont plusieurs maisons attirent le regard. Et tout d'abord, l'Hôtel-de-Ville: sa belle façade date de 1765, mais ses fondations datent du XIIe siècle et une partie du bâtiment date du XVe, ainsi qu'on peut le voir en allant à l'arrière.
Autour de la place, d'autres maisons à pans de bois sont tout aussi magnifiques. On pourrait se croire transporté dans une époque révolue. L'impression, lors de ma visite, était renforcée par la présence d'un vide-grenier qui donnait une ambiance un peu surannée.
Un peu plus loin, se trouve une place au nom étrange : place de la Petite Etape aux Vins. Là, encore de superbes maisons à colombages attendent le visiteur. L'une d'elles en particulier présente des sculptures en bois : il s'agit de la maison du Compagnonnage.
En poursuivant un peu plus loin, passé la place du Grenier à Sel, on découvre une superbe maison du XVe siècle (sauf l'oculus au dessus de la porte), qui fut la demeure du bailli. Elle porte un nom étrange : Kamato; c'est du grec et cela signifie "par le travail" ou "par la souffrance". Elle était une étape pour les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
En continuant de cheminer le long de la rue Franche, on est frappé à nouveau par une maison de style renaissance, richement ornée. Elle est appelée maison de la Toison d'Or du fait que son propriétaire Régnier Pot, ainsi que son fils Philippe faisaient partie de cet ordre fondé par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Celui-ci y fit d'ailleurs, étape plusieurs fois.
Un mur de clôture qui entoure la porte est chargé d'ornements variés ainsi que la façade de la maison. Sur celle-ci une croix figure au centre. Elle est chargée d'une figure d'homme surmontant une tête de bélier, symbole de la Toison d'Or.
Plus loin, encore en poursuivant dans la même rue, on parvient à la porte nord, dite porte de Tonnerre.
Elle possède dans une niche, une statuette de la Vierge qui faisait l'objet d'un rite au 15 août : on y accrochait une grappe de raisins encore verts (vérots) pour protéger les vignes. De là vient son surnom de sainte Vérote. Au delà, on peut voir les vestiges de la muraille qui défendait la ville.
En revenant vers le sud de la ville par la rue des Vignerons, on passe devant l'ancien collège devenu musée et son magnifique cadran solaire. Puis on aboutit à l'église Notre-Dame de style gothique flamboyant.
En arrivant sur la place du Marché au Blé, on découvre la maison des Corporations au coin de la rue du Poids du Roy.
Si certaines maisons ont une histoire moins connue elles n'en méritent pas moins qu'on s'y intéresse. En voici trois exemples pris au hasard de ma promenade.
Pour finir, on ne peut pas manquer de citer ce magnifique lavoir. Il est situé extra-muros, au bord du Serein et date du XIXe siècle.
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