Cette construction commémore un événement tragique survenu le 13 juillet 1842.
Le duc Ferdinand d'Orléans fils aîné de Louis-Philippe 1er, était un prince très populaire. Né en 1810, il avait été nommé colonel par son lointain cousin le roi Charles X à l'âge de 14 ans. En 1830, lors de la révolution des Trois Glorieuses, le jeune duc qui n'a pas 20 ans, fait arborer la cocarde tricolore à ses hussards.
Membre du Conseil Royal à l'avènement de son père, il se fait détester par les ministres qu'il trouve trop lents à agir. Il est évincé du conseil en 1831 et part à Lyon remettre de l'ordre lors de la révolte de canuts. Il y réussit sans violence excessive.
L'année suivante, lors de l'épidémie de choléra, il visite les malades sans se soucier des risques de contagion.
Il se construit ainsi une image de prince généreux et proche du peuple.
Il devient aussi une sorte de héros militaire lors de ses expéditions en Algérie où il participe à la conquête du territoire.
Il se marie avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin en 1837. C'est un mariage heureux et ils ont rapidement deux enfants. Tout va bien dans cette monarchie bourgeoise qui peut envisager l'installation d'une nouvelle dynastie.
- C'est alors que le drame éclate. Le 13 juillet 1842, le Duc allant déjeuner chez ses parents à Neuilly, passe à la porte des Ternes. Les chevaux de sa calèche s'emballent. D'après certains témoignages, il aurait voulu sauter du véhicule, d'après d'autres, il aurait été projeté hors de la voiture. Il heurte le pavé de la tête et transporté inanimé dans l'épicerie voisine des époux Cordier, il y meurt. Il n'a que 32 ans.
En 1843, à la demande du roi son père, une chapelle fut érigée par Pierre-François-Léonard Fontaine à l'emplacement de l'épicerie Cordier rachetée pour l'occasion.
En 1964, la chapelle fut déplacée d'une centaine de mètres pour permettre la construction du souterrain de la Porte Maillot.
L'édifice de style néo-byzantin a la forme d'une croix grecque.
A l'intérieur, on peut voir le cénotaphe du prince dû au sculpteur Henry de Triqueti et des vitraux exécutés d'après des cartons d'Ingres.
Alfred de Musset écrivit pour cette circonstance, un poème qu'il intitula "Treize juillet". En voici les première et dernière strophes
La joie est ici-bas toujours jeune et nouvelle,
Mais le chagrin n'est vrai qu'autant qu'il a vieilli. A peine si le prince, hier enseveli, Commence à s'endormir dans la nuit éternelle ; L'ange qui l'emporta n'a pas fermé son aile ; Peut-être est-ce bien vite oser parler de lui.
Car la France, hier encor la maîtresse du monde,
A reçu, quoi qu'on dise, une atteinte profonde, Et, comme Juliette, au fond des noirs arceaux, A demi réveillée, à demi moribonde, Trébuchant dans les plis de sa pourpre en lambeaux, Elle marche au hasard, errant sur des tombeaux.
Notre-Dame, lors des obsèques du duc. |
Le duc Ferdinand d'Orléans et son épouse Hélène. |
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