samedi 18 février 2017

FRESQUES ET STREET ART (2) - PARIS - XIIIème arrondissement.

Le XIIIe arrondissement est très vaste et l'art des rues qui y foisonne ne se limite pas au quartier de la Gare.
Il est intéressant d'aller voir aussi dans sa partie sud-est ce que les artistes ont apporté au décor.

 La rue du Chevaleret débute ainsi par une très grande fresque due à Tristan Eaton. A première vue elle représente Napoléon Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard par David. En fait, la fresque est beaucoup plus subtile puisque le  jeune général est recouvert de dessins qui n'ont rien à voir avec son époque et sa vie: on y voit Tom et Jerry, des pin-up et une phrase "The revolution will be trivialized".
Tristan Eaton est un américain né en 1977.


Un peu plus loin, la rue du Chevaleret croise la rue des Grands Moulins, mais pas à la même altitude. Elles sont donc réunies par un escalier sur lequel un duo d'artistes a posé son talent. Zag et Sia sont d'ailleurs des spécialistes de ce genre d'exercice comme on le verra plus loin.
Sur les marches de l'escalier, apparaissaient "la Liberté guidant le peuple", célèbre tableau de Delacroix. Malheureusement, les intempéries ont lavé le travail des artistes et il ne reste que le portrait du jeune garçon apparaissant sur le tableau. Ce garçon qu'on a pris l'habitude d'appeler Gavroche en hommage à Victor Hugo est peint sur le mur, ce qui l'a sauvé.
Quelques mètres plus loin, la rue du Chevaleret rencontre la rue Thomas Mann, ce qui a nécessité un autre escalier, où les mêmes Zad et Sia ont peint une jolie parisienne. Pour l'instant, l'oeuvre résiste au mauvais temps, mais pour combien de temps. Notons qu'elle a déjà été restaurée.


Une courte incursion sur la rue des Grands Moulins nous fait découvrir une autre fresque. Cette poupée rouge est l'oeuvre d'un duo, Vinie et Réaone dont voici quelques réalisations ici.



 Un autre détour vers la rue René Goscinny nous montre une très jolie fresque. Elle est destinée aux enfants et est due à un couple venu d'Allemagne nommé Herakut (Hera et Akut) dont le site est ici. La fresque s'intitule Magique et délivre le message suivant : "Même si l'époque la rend difficile à voir, la magie existe, nous l'avons vue".



En reprenant la rue du Chevaleret, on arrive à l'intersection avec la rue de Tolbiac qui comme les précédentes n'est pas au même niveau.

 Là, on découvre deux fresques en noir et blanc. La première est figurative et représente sur un mur une vue à la verticale d'une femme qui promène son chien. C'est une oeuvre de Strok (alias Anders Gjennestad) un Norvégien, spécialiste des images au perspectives peu conventionnelles où les ombres portées sont importantes. Attention! Etant donné l'affichage figurant sur les murs, il est probable que l'immeuble va disparaître un jour, emportant avec lui la fresque.


De l'autre côté du pont qui enjambe la rue du Chevaleret se trouve une autre fresque en noir et blanc, moins figurative. Elle orne un pan d'immeuble et est due à une artiste française YZ (prononcer Eyes comme les yeux en anglais), de son vrai Yseult Digan. Son site est ici.

Sous le lampadaire, il y avait naguère, un dessin représentant un bonhomme suspendu à la tige du lampadaire. L'emplacement n'est maintenant plus qu'une plaie sur le mur. Ce qui veut sans doute dire que quelqu'un se l'est approprié d'une manière un peu trop brutale. Dommage!





Petite parenthèse : en haut de l'escalier, on retrouve un de ces bouquets de fleurs qui ornent les murs ici ou là, près des plaques de rues (voir ici).








 Quelques mètres plus loin, une grande fresque orne un mur au niveau du 93, rue du Chevaleret. Elle se nomme les Trois âges et est due à Gonzalo Borondo, un artiste espagnol. On peut retrouver son site ici. La peinture semble avoir souffert des intempéries, mais c'est simplement le style de l'artiste qui veut ça. L'allégorie signifie que chaque génération désire éviter de montrer les horreurs du monde à ses descendants.


 Au coin de la rue Domrémy et de la rue du Chevaleret, se trouve une autre oeuvre totalement différente de ce qu'on vient de voir. Il s'agit là d'art abstrait, voire graphique. L'auteur dont le nom d'artiste est l'Atlas, est un passionné de calligraphie. Ainsi, en observant sa réalisation, on découvre son nom dans les lignes blanches entre les petits rectangles bleus. Son site est ici.




vendredi 17 février 2017

RUE RENE GOSCINNY - PARIS - XIIIème arrondissement.

Cette rue créée en 2006 fait partie des nouvelles voies ouvertes lors de la transformation du Quartier de la Gare.
Ce quartier ne doit pas son nom à la gare d'Austerlitz toute proche, mais à une gare fluviale créée sous l'ancien régime.

La rue René Goscinny rend donc hommage au génial créateur de personnages de bandes dessinées et non moins génial scénariste de ces mêmes B.D..
 Pour bien appuyer sur l'hommage rendu à cet écrivain, on a parsemé la rue de citations de ses personnages, et ceci dès l'entrée avec l'interjection favorite d'Obélix, à moins que ce soit par l'introduction habituelle des albums d'Astérix.


Des bulles sont disposées sur les lampadaires, mais parfois aussi incrustées dans le goudron du trottoir.
On reconnait des répliques des Dalton ou des légionnaires romains se plaignant des traitements qu'on leur fait subir.
     


Sur le mur d'une école sont présentés des amis du Petit Nicolas, un autre personnage de René Goscinny.





Comme dans tout le 13e arrondissement, des dessins ou tags émaillent les murs.

Telle cette demande de Petite Poissone. Son site est ici.

Ou cet autre aphorisme de Jay Rai Mie.


Le même mur contient d'un côté, le lapin d'Alice. c'est Narvaloconnection qui l'a fait et son site est celui-ci.


Et aussi un dessin de Joko dont ce slogan est une sorte de signature.






Pour ceux qui craignent la pluie, il y a heureusement ce parapluie qu'un artiste anonyme a posé ici.

Le Centre d'animation René Goscinny fait partager les réalisations des enfants avec les passants, tandis que le CyKlop (autre artiste du street art) leur fait animer les potelets anti-stationnement.
                   

jeudi 16 février 2017

TROIS NUMEROS DE LA RUE SAINT-HONORE - PARIS - Ier arrondissement.

Ce n'est qu'une toute petite portion de cette rue Saint-Honoré qui est évoquée ici, puisque il s'agit seulement de  trois numéros (du n°91 au n°95).
N°95
Cette devanture maintes et maintes fois photographiée mérite vraiment qu'on s'y arrête. Le pittoresque des inscriptions, le nom de l'ancien magasin et la nature même du commerce anciennement exercé attire l'intérêt.
Il est dit que "A la renommée des herbes cuites" s'appelait auparavant "A la renommée des épinards". Il était sans doute primordial à un moment donné (à la tournée des XIXe et XXe siècles) d'ouvrir l'offre à d'autres légumes.
L'annonce en haut à gauche "Beurre oeufs fromages" (B.O.F.) rappelle les heures difficiles de l'occupation, quand le marché noir a enrichi certains commerçants peu scrupuleux.
Aujourd'hui, cette façade abrite un restaurant, bar à vin qui affiche une carte appétissante (voir ici).
N°93

Le 93 offre une toute autre sorte de devanture. L'enseigne "au Bourdon d'or" daterait du XVIIe siècle.
Un apothicaire nommé Clérembourg l'aurait fait restaurer en 1825. On dit aussi, mais est-ce exact, que c'est dans cette maison qu'aurait tout d'abord été soigné Henri IV après les coups de couteau de Ravaillac. C'est assez peu probable, car un des coups portés ayant tranché l'aorte, le roi n'a dû survivre que quelques secondes.
C'est maintenant un restaurant italien qui s'est installé au rez-de-chaussée.

N°91
Le 91 est occupé par une galerie commerciale installée dans un immeuble. On lui a donné  le nom de Village Saint Honoré. A l'intérieur, on découvre une cour avec un fontaine ancienne, et des boutiques chics et variées consacrées à l'art et aux antiquités.