Encadrée entre les rues Las Cases, de Martignac, Casimir-Perier et Champagny, la basilique Sainte-Clotilde est une église néo-gothique construite entre 1846 et 1857. Son premier architecte fut François Chrétien Gau (1790-1853). A sa mort, c'est un de ses collaborateurs qui lui succéda; il s'agissait de Théodore Ballu (1817-1885) qui devait devenir beaucoup plus illustre pour ses nombreuses réalisations parisiennes.
Construite à l'emplacement des jardins des Dames de Bellechasse et des Carmélites de Grenelle, elle fut placée sous le patronage de Sainte Clotilde et de Sainte Valère (ou Valérie).
D'après son hagiographie, cette dernière sainte vivant sous l'empereur Caligula (ce qui est assez improbable), étant chrétienne avait fait voeu de chasteté. Un jeune romain Julius Silianus voulant l'épouser, elle refusa. Le garçon éconduit se mit en colère et la fit décapiter. La jeune fille aurait pris sa tête dans ses mains et l'aurait amenée sur l'autel où saint Martial célébrait la messe (tout ceci, dit sous toute réserve).
Pour sainte Clotilde, l'histoire est moins incertaine. Princesse burgonde née vers 475, elle aurait été avec sa soeur Croma, la seule rescapée d'un massacre familial perpétré par son oncle Gondebaud. Remarquée par des ambassadeurs de Clovis, roi des Francs, elle est demandée en mariage par celui-ci. Par son influence, elle convertit son mari au christianisme. La légende toujours omniprésente pour les événements de cette époque, raconte que lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans, Clovis aurait invoqué le dieu de Clotilde, en promettant de se convertir s'il remportait la victoire. C'est ainsi que l'évêque Saint Remi put prononcer la phrase célèbre : "courbe-toi, fier Sicambre" vers 496 dans la cathédrale de Reims. Les époux royaux firent beaucoup pour la propagation de la foi chrétienne et furent très liés à Geneviève, qui sera désignée plus tard comme la sainte patronne de Paris.
C'est lors des célébrations du 1400 e anniversaire du baptême de Clovis en 1897, que le pape Léon XIII accorda le titre de basilique à l'église Sainte Clotilde.
La façade principale est marquée par trois entrées dominées par des gables ornés de sculptures et surmontées par deux tours hautes de 70 mètres.
Le chevet respecte l'aspect traditionnel des églises gothiques avec ses arcs-boutants et ses pinacles, quoique ce ne soit plus nécessaire, l'édifice étant construit autour d'une armature métallique.
Les voussures des entrées portent de nombreuses statues dont celles de Clovis et de Clotilde, oeuvres de Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892).
Les porches sont eux aussi ornés de sculptures. Au dessus d'une porte latérale, le martyre de sainte Valérie est représenté tandis qu'au-dessus du porche central, on peut voir une crucifixion.
A l'intérieur, on est accueilli par des anges qui présentent les bénitiers et invitent à découvrir la voûte dont les hautes fenêtres laissent entrer la lumière en abondance. Les anges sont l'oeuvre de Théodore Leschene.
Beaucoup d'artistes renommés ont contribué à l'ornementation de l'église. Tel Henri de Triqueti (1803-1874) à qui l'on doit le retable de la chapelle de la Vierge et une statue de la Vierge à l'entrée du choeur.
A l'entrée des deux transepts, des statues de Sainte Valère et de Sainte Bathilde (reine de France, épouse de Clovis II), l'une d'Auguste Préault (1809-1879) et l'autre de Michel-Louis Mercier (1810-1894).
La destinée de la reine Bathilde est tout à fait extraordinaire puisqu'elle serait arrivée en Gaule comme esclave et entrée au service du maire du palais, elle fut remarquée par le roi qui l'épousa. Elle protégea les monastères et les églises.
Le choeur avec son maître autel, ses stalles et à gauche de l'autel, le pavillon, qui est un des symboles avec le tintinabule, du titre de basilique. La clôture autour du choeur porte des hauts-reliefs ayant pour thème les vies de sainte Valère et de sainte Clotilde. Ils sont dus à Eugène Guillaume (1822-1905).
La chaire magnifique a été dessinée par Théodore Ballu lui-même. Quant à l'orgue, il est un des meilleurs contruits par Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) avec la collaboration de César Franck (1822-1890) qui en fut le premier titulaire.
Il ne faut pas négliger les vitraux dont les auteurs ne sont pas toujours connus malheureusement.
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