Reliant le Quai Voltaire au quai François Mitterrand, le pont du Carrousel tient son nom de la place du Carrousel qui se trouve entre les ailes du Louvre, de l'autre côté des Guichets. On l'a appelé autrefois, tantôt pont des Saints Pères à cause de la rue du même nom sur la rive gauche, ou pont du Louvre parce qu'il arrive sur la rive droite face à ce palais.
Le pont actuel date des années 1939-1943; il est en béton armé recouvert de pierres de taille. Auparavant, c'était un pont métallique dont le tablier reposait sur des piles munies de supports ronds; cela l'avait fait surnommer par certains Parisiens moqueurs, le "rond de serviette".
Ce pont n'a rien d'exceptionnel, sauf les quatre statues allégoriques qui ornent ses extrémités et ses candélabres télescopiques en bronze qui passent de 13 à 19 mètres la nuit venue.
Les statues installées en 1846 sont de Louis Petitot (1794-1862) et représentent la Seine, Paris, l'Abondance et l'Industrie.
Et donc, ce pont permet d'accéder aux Guichets du Louvre qui sont de larges ouvertures pratiquées dans les pavillons Lesdiguières et de la Trémoille. Ces pavillons furent reconstruits par Hector Lefuel (1810-1880) durant les années 1860 à 1870. Leur décoration était destinée à glorifier le Second Empire en la personne de Napoléon III. Ainsi, le sculpteur Barye (1795-1875) avait conçu une statue de l'Empereur en Romain pour orner le fronton au dessus de l'ouverture centrale. La IIIe République, dés son avènement, fit ôter cette sculpture pour la remplacer par une oeuvre d'Antonin Mercié (1845-1916) : le "Génie des Arts". Ce personnage emporté par Pégase est escorté par la renommée brandissant une branche de laurier.
Les républicains n'ont pas retiré tous les symboles impériaux puisqu'au dessus du Génie des Arts, subsiste un fronton surmonté de l'aigle et timbré du N napoléonien.
Au dessous, séparant les arches des Guichets, deux figures monumentales sont dues à François Jouffroy (1806-1882). Elles représentent dans un style lourd et sans grâce, des allégories de la Marine de Guerre et de la Marine de Commerce debout sur des rostres à la romaine. Il est agréablement rassurant de constater que ce même sculpteur ait pu produire un oeuvre si fraîche et poétique que ce "Premier secret confié à Vénus" (musée du Louvre).
Au-delà de ces ouvertures, on pénètre su la place du Carrousel, mais ceci est une autre histoire et j'y consacrerai un autre article.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire