Il est surnommé le château de Marguerite de Bourgogne pour une hypothétique possibilité que cette princesse aurait fini sa vie dans ce lieu.
Rappel historique: Marguerite, fille du duc Robert II de Bourgogne et d'Agnès de France, fille du roi Louis IX le Saint est née en 1290. En 1305, elle épouse Louis, fils aîné de Philippe IV le Bel et donc futur roi de France . Par sa mère, le jeune Louis est déjà roi de Navarre. Marguerite accouche l'année suivante d'une fille prénommée Jeanne.
Mais la jeune Marguerite est gaie et avide de plaisir. Elle est peu encline à la soumission que les princesses d'alors doivent endurer. Avec ses cousines et belles-soeurs Jeanne et Blanche, elles vont se donner du bon temps avec deux jeunes chevaliers, Gauthier et Philippe d'Aunay. Malheureusement pour elles, l'affaire éclate au grand jour, et provoque un immense scandale. Le roi Philippe IV de moeurs rigides, ne rigole pas avec la réputation de la famille royale. Les deux amants sont condamnés à mort après de longues et horribles tortures. Quant aux princesses, elles sont envoyées à Château-Gaillard pour Marguerite et Blanche. Jeanne, qui n'a été que complice mais qui n'a pas commis l'adultère, est enfermée dans la forteresse de Dourdan.
Ces événements se passèrent en avril 1314; hors, en novembre suivant, le roi mourut et Louis X accéda au trône. Il n'allégea pas le régime carcéral de sa femme et de ses belles-soeurs.
Pour lui, l'important était d'assurer sa descendance. Compte tenu de la conduite de Marguerite, il n'était même pas sûr que sa fille était de lui. Prononcer l'annulation de son mariage aurait été possible si le pape l'accordait. Mais manque de chance, il y avait aussi un problème de vacance du pouvoir papal.
Comme par hasard, Marguerite mourut le 30 avril 1315. Evidemment, on peut imaginer qu'on l'a un peu aidé à mourir. C'est l'hypothèse retenue par Maurice Druon dans "les Rois maudits"; pour les historiens, il est plus probable qu'elle a été victime des mauvais traitements subis dans sa prison (prison insalubre et froide, mauvaise nourriture, etc.) et qu'elle est morte de tuberculose.
Une troisième hypothèse a aussi vu le jour: sa famille aurait réussi à la faire sortir de Château-Gaillard et à la conduire secrètement à Couches chez sa cousine Marie de Beauffremont. Elle y aurait vécu cachée et ne serait morte qu'en 1333. Rien n'a jamais pu être prouvé, mais la rumeur s'est perpétuée durant des siècles et permet de donner à ce château un supplément de mystère propre à éveiller l'intérêt des touristes.
La château situé un peu à l'écart de la ville, est une belle construction datant du XIIe au XVe siècles et à laquelle fut ajouté au XIXe un logis plus confortable.
Il fut la propriété de plusieurs familles dont les Montagu (par la dot de Marie de Bauffremont citée plus haut) les Rochechouard ou les Aumont. Il appartient aujourd'hui à la famille Poelaert.
La tour carrée qui est en fait le donjon abrite quelques belles pièces de mobilier ou de décoration, comme ce banc du XVe siècle ou cette tapisserie d'Aubusson aux couleurs bien conservées.
Le bâtiment à droite au fond de la cour abrite la chapelle du château où on peut découvrir quelques belles sculptures gothiques.
Derrière la chapelle, une tour ronde sur laquelle sont accrochés des latrines, et la terrasse d'où on découvre un vaste paysage.
Le logis est une construction plus récente puisqu'elle date du XIXe siècle et possède deux tours carrées. Devant se trouve un vieux puits. On peut aussi admirer une réplique de balustre dans la cour.
Ce château possède un autre lieu intéressant : ses caves et souterrains, difficiles à photographier compte tenu du manque de lumière.
Le village de Couches ne se limite pas au seul château, il existe aussi dans la commune quelques bâtiments anciens.
Telle cette belle maison dite des Templiers. Construite en 1610, elle est ainsi nommé parce qu'elle accueillit clandestinement le pasteur et ses fidèles de l'église réformée, après la révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
La tour Guérin est une construction militaire datant de la fin du XIIe siècle qui était destinée à héberger la garnison militaire royale chargée de défendre les moines voisins.
On peut aussi découvrir les vestiges d'un prieuré fondé au IXe siècle et plusieurs fois détruit et rebâti. On y voit des sculptures gothiques ou plus tardives comme sur les photos ci-contre.
Ce prieuré dépendait de l'abbaye de Flavigny. A partir de 1620 et jusqu'en 1762, il fut la résidence d'été des Jésuites d'Autun. Il est aujourd'hui une salle de réception appartenant à la commune.
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