jeudi 24 mai 2018

VILLE DE RUE - SOMME.

Rue est une petite ville de la Somme à deux pas du parc du Marquenterre qui ne compte qu'un peu plus de 3000 habitants et qui pourtant possède un patrimoine extrêmement riche et prestigieux.
Au Moyen-âge, c'était un port prospère et une ville fortifiée. Le port s'ensabla petit à petit et se retrouva donc à l'intérieur des terres. Et en 1668, la place forte fut démantelée.


Il en reste un beffroi datant du XVe siècle pour sa partie la plus ancienne. La partie supérieure et des bâtiments secondaires ont été reconstruits durant la seconde moitié du XIXe. Cet ensemble a servi de mairie jusqu'en 1969. Du haut du clocheton, un guetteur veillait à la sécurité de la ville et avertissait en cas d'attaque ou d'incendie.


Autre intéressant vestige des temps anciens, cette maison à pans de bois (ou colombages) date du XVe siècle. Elle portait autrefois une enseigne "à la couronne".
L'église de la paroisse porte le nom de saint Wulphy. La première fut construite au XIe siècle, mais fut fortement endommagée en 1798 par une tempête. Elle fut détruite entièrement en 1827. L'église actuelle date de 1833 et est due à Charles Sordi (1771-1857) un architecte de la commune. La façade en est très sobre et l'intérieur donne une impression de profondeur et de grande clarté.
          




A gauche en entrant, a été reconstituée une grotte qui met en scène un crucifix miraculeux. La légende raconte qu'en 1101, vint s'échouer sur la côte une grande croix qui aurait fait le voyage depuis la Terre Sainte jusqu'à Rue. Pour le 800e anniversaire de cet événement, en 1901, l'évêque d'Amiens fit ériger ce monument.
Au-dessus du maître autel se trouve une gloire installée en 1878.
Parmi le mobilier, il faut citer les stalles dont une remarquable parclose représentant Adam et Eve chassés du paradis (mal placée pour la photographier). Elle est l'oeuvre du sculpteur Jehan de Rue.
               





On remarque aussi de belles statues du XVIIe siècle et plusieurs tableaux.
                                    

L'édifice le plus impressionnant de cette ville est la Chapelle du Saint-Esprit. Construite entre 1440 et 1515, elle est un pur exemple du gothique flamboyant. A l'origine, elle faisait partie de l'église saint Wulphy et avait été bâtie pour abriter la croix miraculeuse dont il était question plus haut. Le tympan est décoré de scènes de la vie du Christ, débutant en bas et s'achevant en haut par la crucifixion et la mise au tombeau. Au-dessus, sur le gable, se trouvent quatre figures de prophètes. Sur le trumeau, une Vierge à l'enfant domine quatre statuettes représentant les évangélistes.
            


Le vestibule, sorte de narthex, s'ouvre à gauche sur la chapelle proprement dite et à droite sur une petite pièce où ont été disposées des statues de différents personnages bibliques ou historiques puisque voisinent Saint Jacques le Majeur (apôtre), saint Grégoire et Charlemagne ou Louis XI.  Une belle porte en bois sculpté donne accès à un escalier qui permet de monter dans la trésorerie haute (malheureusement interdite au public).
Une remarquable clé de voûte pendante domine la pièce.
          
Un portail monumental ouvre sur la chapelle. Elle-même est formée de trois travées avec une voûte aussi décorée de clés pendantes multiples,  richement ornées de statuettes.
           
Sur le fond du narthex, se trouve une porte condamnée (?) surmontée d'un Ecce Homo. Les statues figurant de part et d'autre du portail de la chapelle représentent peut être le roi Louis XI et son épouse Charlotte de Savoie, généreux donateurs de la chapelle.
                          

Il est bon de noter que cette chapelle fut restaurée au XIXe siècle par les frères Duthoit, Aimé (1803-1869) et Louis (1807-1874), sculpteurs de renom qui ont aussi travaillé avec Viollet-le-Duc sur la cathédrale d'Amiens.


Moins spectaculaire, l'église de l'Hospice date du XVIe siècle. Sa façade en briques en fait un édifice curieux, si par ailleurs, il ne brille pas par sa beauté.

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