L'entrée se fait par un propylée art-déco, oeuvre de l'architecte René Berger (1878-1954) datant de 1934. Dès après, un pavillon servant de salle d'attente a aussi été construit par le même architecte et orné d'un bas-relief de Louis Janthial.
On pénètre ensuite dans le cimetière proprement dit par la 13ème division.
Dés le début, on se trouve, à gauche, en présence d'une tombe assez monumentale et néanmoins anonyme. C'est celle de Paul Guillaume (1891-1934) marchand d'art qui fit connaitre entre autres Modigliani et Soutine. Le Bas-relief qui orne le monument est de Ossip Zadkine (1890-1967).
Tout de suite après, une tombe en forme de dais abrite une statue de femme en vêtement moulant ne laissant planer aucun mystère sur sa plastique irréprochable. Elle porte aussi une épée dont elle boucle le ceinturon. Son attitude lascive et provocante est assez étrange dans un cimetière. En fait, cette statue représente Liane Degaby, une danseuse de la Belle Epoque, épouse d'un riche industriel nommé André Laval. Cette tombe est celle de ce dernier et il est à peu près certain que la statue est l'oeuvre d'Alfred Boucher (1850-1934). Certains, en mal d'ésotérisme, y ont vu une représentation de Jeanne d'Arc. Disons que c'est totalement improbable.
A côté, une belle tombe dont la stèle porte deux statues en haut-relief qui représentent un ange à côté du dieu Hermès. C'est la tombe du fondateur de la chaîne de cafés parisiens Chez Dupont dont le slogan "chez Dupont, tout est bon" était devenu, un moment, une formule employée dans la vie courante.
Né en 1888, Emile-Louis Dupont avait inventé le concept du café-crème-croissant devenu une institution. Aujourd'hui, on a trouvé autre chose, mais l'idée de M.Dupont a duré plusieurs décennies et a encore des adeptes. A côté de lui repose son fils Pierre mort à 26 ans en 1941, sans doute du fait de la guerre.
En face, en surplomb, on peut voir la chapelle de la famille Guerlain, célèbre famille de parfumeurs dont le fondateur fut Pierre-François-Pascal Guerlain (1798-1864). La chapelle offre un assez joli décor de céramique. Il existe une autre tombe Guerlain beaucoup plus simple dans la 10ème division.
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En suivant la rampe, on arrive dans la 11ème division accueilli par la tombe de Rosine Laborde (1824-1907), une cantatrice soprano devenue professeur de chant et ayant eu pour élèves de célèbres divas. Son buste est dû à Paul Landowski. ------------->
Mais tout de suite, le regard est attiré par une chapelle monumentale; c'est la tombe de Marie Konstantinovna Bartkirtseff, une jeune noble russe qui avait été peintre et surtout une diariste remarquable. Elle était belle, talentueuse et dévorée d'ambition créative. En 1884, la tuberculose la faucha avant d'atteindre l'âge de 26 ans. Son tombeau est l'oeuvre de deux frères, Jules et Emile Bastien-Lepage eux-mêmes peintre et architecte.
Derrière ce monument imposant se trouvent des tombes plus modestes qui renferment aussi des personnalités. Telle la tombe de Haroun Tazieff (1914-1998), vulcanologue, avec son bas-relief maya ou aztèque. Ou celle de Léon Volterra (1888-1949), imprésario, producteur de spectacles et propriétaire de chevaux de courses. Sa tombe est ornée d'une sculpture d'Alfredo Pina (1883-1966).
Plus imposante, il y a cette rotonde dans laquelle on peut descendre par un escalier en colimaçon. C'est la sépulture de plusieurs personnalités. Tout d'abord, Hélie de Talleyrand-Périgord (1859-1937) arrière petit-neveu du plus connu de la famille alias le "Diable Boiteux". Puis son épouse Anna Gould (1875-1961) qui avait, avant cela, épousé Boni de Castellane (1867-1932) célèbre dandy de la Belle Epoque et des Années Folles, avant d'en divorcer.
Violette, la fille des époux Hélie et Anna, épousa quant à elle, Gaston Palewski (1901-1984) compagnon de la Libération, ministre du général de Gaulle. Ils se trouvent réunis dans cette tombe peu ordinaire.
Dans la 10ème division voisine, on découvre d'autres tombes intéressantes. Comme celle de Rosemonde Gérard (1871-1953), dont la notoriété de poétesse fut étouffée par celle de son mari Edmond Rostand (1868-1918). La poétesse repose en compagnie de son fils Maurice. Le médaillon qui orne la stèle est de Auguste Maillard.
Il faut citer aussi ce monument dédié au docteur Antoine Sulpice Fauvel (1813-1884) qui consacra sa vie à l'étude du choléra qui faisait des hécatombes dans toute l'Europe. Il devint aussi médecin de Napoléon III en 1867.
Non loin, on remarque une tombe sur laquelle est placée une vierge de facture gothique malheureusement très abîmée par les intempéries. La tombe porte le nom de Galéa.
Dominant les tombes voisines, celle du baron Pierre de Perenyi et de son épouse Catherine surmontée d'une reproduction de la magnifique Piéta de Michel-Ange. En bas de la stèle, une épitaphe dit "Que la vie était belle lorsque nous étions ensemble!" accompagnée d'une prière : "Seigneur, accordez-nous d'être à nouveau réunis pour l'éternité". Ils le furent pourtant pendant 26 ans. Leur fille prénommée également Catherine repose avec ses parents.
à suivre...
Doit on comprendre que le nom de famille du dieu de la médecine et du commerce était Dupont ?
RépondreSupprimer"Hermès Dupont".... Je ne sais pas : ça a un petit côté popu, quand même !
Je dirais même plus, Herpont Dumès était le dieu du café-crème. Il a été créé à partir du marc du dieu Moka. Quand il reçut le lait de sa mère, dont on ignore le nom (on ne sait d'elle qu'une chose étonnante, elle portait un bouchon à la place de la tête), il se transforma en tasse avec un bras bizarre, tordu et croustillant. Ce n'est pas popu, ils habitaient le Montparnasse lui-même, non mais!
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