On atteint le sommet de la butte en empruntant la rue Bobillot à partir de la place d'Italie.
En partant de cette place, on peut découvrir des choses intéressantes comme cet immeuble datant de 1912 et qui fut construit pour l'Assistance Publique par cette même institution ou du moins par un architecte qui lui était attaché et dont on ne connait pas le nom. On constate simplement, que ce bâtiment imposant s'étend sur quatre numéros du 23 au 29. Il est de style art-nouveau vieillissant et construit sobrement avec peu d'ornements.
Un peu plus loin sur le trottoir d'en face, au n°26 se trouve l'atelier d'une sculptrice Mireille Bailly-Coulange, dont la particularité est de travailler un matériau peu usité en art : l'Altuglas ou plus scientifiquement le polyméthacrylate de méthyle. Au coin de la rue Bobillot et du passage du Moulin-des-Prés on peut voir une de ses oeuvres, un bas-relief représentant d'étranges créatures mi-humaines, mi-bestiales. La façade de son atelier est orné également de copies de son travail.
Le grand talent de cette artiste est malheureusement un peu dénaturé par le panneau qui figure sur la porte; on ne peut résister à reproduire une partie du texte qui y est écrit : "La transmutation artistique qui veut qu'en attaquant l'intégralité de sa masse, Bailly-Coulange le sublime. Les éclats qu'elle arrache avec tant de vigueur à ses intailles." Etc.. Pourquoi ces propos pompeux et mal construits quand la vision de l'oeuvre suffit amplement à provoquer des émotions.
Une petite incursion dans la rue Simonet nous permet de découvrir sur la façade d'une annexe de son atelier, une autre des oeuvres de cette artiste:
Derrière cette statue, se trouve une fontaine un peu particulière. En effet, l'eau qu'on y puise provient d'un puits artésien d'une profondeur de 620 mètres. C'est François Arago qui commença les travaux de percement de ce puits dans l'idée d'alimenter les maisons alentours ainsi que la Bièvre qui soufrait l'été de sécheresse, ce qui était préjudiciable pour les tanneries installées sur ses bords. Les travaux furent interrompus en 1868 et ce n'est finalement qu'en 1903 que l'eau jaillit avec un débit de 6000 m3 par jour, une eau qui était par ailleurs sulfureuse et à 28°. Entre temps, les maisons avaient reçu l'eau courante et la Bièvre était en grande partie recouverte. On décida de construire un établissement de bains et une piscine qui ouvrirent finalement leur porte en 1924.
De l'autre côté de la rue, se trouve le véritable espace vert avec une statue d'Henri Rousselle (1866-1925), qui fut président du conseil général de la Seine. Son père, Ernest, est de son côté, honoré par un monument boulevard Auguste Blanqui (voir ici).
Mais cette place a connu aussi un événement extraordinaire : le 21 novembre 1783, s'élevait une montgolfière de papier du château de La Muette avec à son bord Jean-François Pilâtre de Rozier et François-Laurent, marquis d'Arlandes. Le ballon parcourut neuf kilomètres en vingt-cinq minutes et atterrit ici, sur la Butte aux Cailles, ainsi qu'en témoigne une stèle. C'était le premier vol libre et habité.
En empruntant la rue Vandrezanne qui se situe derrière ces monuments, on arrive sur un petit jardin qui a été appelé le square de la Montgolfière. Cet espace vert n'a rien de particulier mais la rue et le passage qui y mènent sont pittoresques et donnent envie d'y flâner. La rue Vandrezanne doit son nom à l'ancien propriétaire des lieux.
Mentions particulières pour ce magasin atypique et cette maison colorée d'un genre peu fréquent à Paris.
Pour terminer cet article sur la Butte aux Cailles, il faut citer cet établissement créé après la première guerre mondiale, le dispensaire de la Fédération Nationale des Blessés du Poumon et des Chirurgicaux. Cette institution était destinée à venir en aide aux personnes frappées par la tuberculose et aux soldats victimes des gaz de combat. Fondée par Albert Delsuc, elle ouvrit un établissement à Salagnac dans le département de Dordogne, la cité Clairvivre. Le siège et le dispensaire se trouvent au 57, de la rue Bobillot.
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